Des ateliers d’écriture pour les 100 ans du PCF

Publié le 2 mai 2022 à 10:06

Je me souviens qu’au lendemain de ce dimanche terrible de 2002, ma colère et ma peine furent immenses. Comment en étions-nous arrivés là, nous le pays des Lumières, de la Déclaration des droits du citoyen. Nous qui, au fil des ans, avions combattu pour la liberté, l’égalité, la fraternité, nous qui luttions dans nos cités, nos associations, nos syndicats pour qu’un jour vivent les jours heureux. Je me souviens de cette stupeur ressentie. Je me souviens des camarades qui dans la voiture qui nous conduisait au siège du Parti communiste à Dunkerque restaient sans voix. Je me souviens m’être arrêtée et avoir pleuré. Qu’était devenu notre pays ? Quel chemin prenait-il, pourquoi ? Alors c’est une évidence, il faut que je fasse ce pas ; il faut que j’affirme qu’un autre monde est possible. Il faut que je partage ma colère contre le risque de voir arriver au pouvoir la bête immonde : celle qui représente le repli sur soi ; la haine de l’autre incarnée par celui qui ne fut jamais condamné pour ses exactions abominables en Algérie. Alors je me souviens de tonton Ali, du jour où, petite fille blonde aux yeux bleus le tenant par la main, nous sommes arrêtés par la police française qui lui demande, je cite : « Qu’est-ce que tu fous avec cette gamine ? » Alors je me souviens de son regard noir, triste, de ses yeux humides ; plus tard on m’expliquera que c’est parce qu’il est différent. Différent ! Quelle absurdité, c’est mon tonton Ali ! C’est une partie de moi, en quoi est il différent ? « Si tu diffères de moi, loin de me léser tu m’enrichis » écrivait Antoine de Saint-Exupéry. Alors pourquoi demain laisserions-nous le pouvoir à celles ou ceux qui prônent le rejet de l’autre, le risque de l’insécurité à cause de l’autre ! Alors c’est une évidence, il faut que je le dise, que je le crie, que je l’écrive, que je franchisse le pas en rejoignant les camarades qui depuis toujours ont combattu cette bête immonde ; mes amis, mes camarades, mes camarades, mes camarades.

Nathalie

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