Dès 1920, des milliers de citoyens polonais peu désireux de vivre dans une miséreuse Pologne nobiliaire rapidement soumise à la dictature de Pilsudski puis des Colonels, sont confrontés à l’exploitation capitaliste dans les mines du Nord-Pas-de-Calais. Fondé par Edouard Papalski et Christian Nowicki, un Comité de conseils du centenaire de l’immigration polonaise (2019-2023) se propose de rendre hommage à ces travailleurs « qui ont contribué à la reconstruction du pays après la Première Guerre mondiale ». Ce collectif travaille désormais « à la création d’un musée de la Polonia. Nous sollicitons un lieu public représentatif de l’implantation de ces Polonais », avance Christian Nowicki. Maire de Barlin, Julien Dagbert aurait suggéré la salle des pendus de l’ancienne Fosse 7. D’autres regards se tournent vers la Cité des électriciens à Bruay-La-Buissière. « Un tel projet plus ambitieux que les bricolages voués à l’oubli exige un porteur reconnu. Piloté par un comité scientifique, un écomusée doit s’inscrire dans un réseau plus vaste, sinon il est voué à l’échec », estime Pierre Frackowiak, l’auteur de Quel Avenir pour la Polonia ? (éditions Nord Avril). Quant aux Amis d’Edward Gierek, ils plaideraient plutôt pour « un espace dédié non à la seule Polonia, mais à tous les étrangers : Belges, Italiens, Yougoslaves, Maghrébins ou Polonais... Ensemble, Ils ont souffert de discriminations. Ensemble, Ils se sont battus, aux côtés des autochtones, pour de meilleures conditions de travail. Pourquoi les séparer aujourd’hui ? ».
© Jacques Kmieciak
Bassin minier
Un musée de la Polonia en débat
par JACQUES KMIECIAK
Publié le 21 janvier 2022 à 15:27