© Marc Dubois
Journée nationale de la Résistance

Le programme du CNR, fondateur de notre pacte social

par MARC DUBOIS
Publié le 3 juin 2022 à 13:21 Mise à jour le 2 juin 2022

Lille ce 27 mai, la Noble Tour, Mémorial départemental de la Résistance et de la Déportation, l’État et l’armée sont au premier rang de la cérémonie organisée pour la Journée nationale de la Résistance, représentés par le préfet délégué pour la défense et la sécurité, Louis-Xavier Thirode, et le général adjoint à l’officier général de zone de défense et de sécurité Nord, Éric Jeannequin. Des officiers, une garde d’honneur, des élus ceints de leur écharpe et une fanfare militaire, l’hommage officiel à la Résistance contraste avec celui, populaire, rendu quelques jours plus tôt au mémorial des victimes du nazisme de l’Usine de Fives avec l’Institut d’histoire sociale de la métallurgie CGT, l’Anacr (Association nationale des anciens combattants de la Résistance) de Lille et les célébrations fraternelles organisées il y a quelques années encore ici par les associations de la Résistance. Ce n’est qu’en 2013 en effet, à la demande de ces dernières d’entretenir le caractère historique de la création du Conseil national de la Résistance (CNR) le 27 mai 1943, que le Parlement instituera cette « Journée nationale de la Résistance », ainsi que le rappelle Colette Becquet au nom de l’Anacr.  Cette dernière évoque les événements qui marquèrent l’année 1942. Les troupes du général Rommel mises en échec par les 3 700 hommes du général Koenig, la répression de la Résistance par la police pétainiste, la rafle des Juifs des 16 et 17 juillet, le débarquement allié en Afrique du Nord. Mais aussi des actes de résistance comme ce sauvetage par des cheminots de Juifs victimes d’une rafle dans l’agglomération lilloise. Et l’accélération du processus d’unification des forces de la Résistance qui aboutira au CNR.

Transmettre les valeurs de la Résistance

Dans son message lu par le préfet Thirode, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, rappelle que ce jour-là, « sous l’égide de Jean Moulin, missionné par le général de Gaulle, dix-huit hommes et une femme s’unissaient pour déployer partout en France cet esprit de résistance qui animait ceux de Londres depuis le début de la guerre », transcendant « les différences de chacun derrière une même cause, celle de la Résistance unie contre l’envahisseur ». Avec en particulier le combat de la jeunesse, illustré par le courage des lycéens et étudiants entonnant La Marseillaise au pied de l’Arc de Triomphe le 11 novembre 1940 ou encore les « jeunes français qui, refusant le Service du travail obligatoire, prirent les armes dans le maquis de France » Aujourd’hui, « la Résistance constitue une source d’inspiration et d’engagement pour les jeunes générations, qui incite à la générosité, à l’enthousiasme dans l’action et à faire face aux défis de notre temps », poursuit le ministre. Mais qu’inspire aujourd’hui le « Programme du Conseil national de la Résistance », adopté à l’unanimité et publié le 15 mars 1944 ? Le ministre n’en parle pas. Il reste pourtant bien « fondateur de notre pacte social » selon l’Anacr qui souligne que cette journée « permet, dans les établissements scolaires, de transmettre les valeurs patriotiques, démocratiques et humanistes de la Résistance… », de celles et ceux qui « ont combattu le fascisme, le racisme, la barbarie, le terrorisme contre les populations civiles, les crimes de guerre et contre l’humanité, les épurations ethniques, les guerres d’agression expansionniste » tellement d’actualité aujourd’hui.