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BONNE ANNÉE À TOUTES ET À TOUS, ET MERDE AUX FACHOS !

par Philippe Allienne
Publié le 30 décembre 2022 à 15:18

Qui se souvient de ce film de Claude Lelouch sorti à l’époque du premier choc pétrolier ? « La Bonne année ». On y parle gangsters, hold up psychologique (oui, rien que ça), malfrat maladroit en séduction et en amour (« J’ai dit confortable, quel con ! » dit en substance Simon -interprété par Lino Ventura- qui vient de perdre la belle et raffinée Françoise (Françoise Fabian). Si son braquage est le plus « psychologique de l’histoire du banditisme », le beau Simon finit tout de même derrière les barreaux.Depuis, nous devons être quelques unes et quelques uns à éprouver quelques difficultés à espérer, promettre, une bonne année. « J’ai renoncé à croire que les années soient nouvelles  » disait Marcel Proust à qui nous donnons le mot de la fin de cette dernière parution... de l’année.En tout cas, cette année 2022 ne se termine pas bien. D’abord, le roi Pelé vient de mourir. Aura-t-il eu le temps, isolé dans cette sale maladie, de penser aux quolibets et insultes jaillis du camp argentin contre Mbappé et l’équipe de France ? Le football ne nous a pas donné de bons exemples de tolérance et de « vivre ensemble ». Les attaques racistes et fascistes contre les joueurs marocains sont désespérantes. Elles sont.Nous l’écrivons dans ces colonnes. L’Extrême droite relève la tête de la manière la plus éhontée. Les attaques, les menaces, le harcèlement subis par cette enseignante de Valenciennes qui, partant de la pensée de Montesquieu sur la liberté, n’a pu mener son projet à terme, sont ignominieux. Gardons cela en tête pour empêcher la réédition de tels faits à l’avenir. Les militants fascistes ont fait barrage devant le bus qui devait emmener la prof et ses élèves à Calais. À l’université de Lille, les autorités baissent le pantalon devant les mêmes fascistes et empêchent la tenue d’une projection débat.Tout cela pourrait peut-être se combattre efficacement si le ministre de l’Intérieur ne présentait une loi crapuleuse contre l’immigration. Ce n’est pas tout. Du côté du gouvernement, précisément, on nous fait le coup du « tout en même temps », mais sur les projets les plus rétrogrades : loi sur l’immigration, loi pour casser le système des retraites, loi contre l’assurance-chômage qui va, plus encore, précariser les chômeurs tout en les stigmatisant, projet, expérimenté dans notre région, sur un RSA conditionné à des heures de travail.Chômeurs fainéants et voleurs, retraités trop riches, grévistes irresponsables, immigrés délinquants. Comment peut-on, sur ce fond très officiel, s’étonner de la montée du racisme et de l’extrémisme ? Dans ce pays que nous ont laissé Voltaire et Robespierre, nous voilà un 31 décembre face à un personnage déséquilibré qui tue des Kurdes parce qu’ils sont étrangers (ou Kurdes ?) Nous voilà, dans le Nord, à Roubaix, face à un client turc qui assène des coups de ciseau à son coiffeur kurde parce que celui-ci diffusait de la musique... kurde ? Nous voilà, en cette triste fin 2022, en proie à de nombreuses interrogations. Elles existent depuis longtemps. Il y a fort à faire pour leur apporter des réponses justes et profondément humaines. Gardons cela, gardons cette idée pas simple du tout : l’Humain d’abord. Non à la montée de cette extrême droite qui entend gangrener ce pays.