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Il fait beau !

par Philippe Allienne
Publié le 17 juin 2022 à 11:01

Le premier tour des élections législatives est rassurant pour la gauche. Même si les duels entre les candidats de la Nupes et ceux de l’extrême droite seront très nombreux, la présence de la Nouvelle union populaire écologique et sociale est incontestable et la composition de l’Assemblée nationale va évoluer de manière substantielle. C’est une bonne surprise. La coalition entre les partis de gauche s’avère payante. Il est l’heure de se mobiliser à fond pour le second tour. Cette campagne aura eu, cela dit, un caractère très inédit. Alors que tout le monde sait qu’Emmanuel Macron a pu garder son fauteuil élyséen grâce au vote barrage des électeurs progressistes contre la candidate du Rassemblement national, l’ex-LREM - curieusement rebaptisée « Renaissance » - n’a pas la reconnaissance du ventre. Pas de consigne de vote pour les candidats de la Nupes, a-t-on souvent entendu ces derniers jours. Ainsi, l’ennemi des amis d’Emmanuel Macron seraient plutôt la gauche que l’extrême droite. Pire, pour asseoir leur attitude, les ex-marcheurs abusent des éléments de langage. Pour eux, ministres, ex-ministres ou futurs ex-ministre en tête, la Nupes est l’extrême gauche, anti-laïque, voire antirépublicaine, et même antisémite. La colère rageuse d’Amélie de Montchalin, la ministre de Transition écologique, contre le socialiste Jérôme Guedj est à la fois caricaturale et insupportable. Pour elle, les candidats qu’elle qualifie de « mélenchonistes » veulent l’anarchie et promettent le désordre aux Français, la « soumission à la Russie » et… sont soumis à des « idées antisémites ». Jérôme Guedj, qui a créé le prix « Ilan Halimi contre l’antisémitisme » en 2014 n’en revient toujours pas. Plus grotesque encore, dans le Nord, Laurent Pietraszewski ou Catherine Osson qui voient de l’extrême gauche partout. Ces invectives et jugements rapides relèvent d’une stratégie claire : discréditer l’adversaire politique qui représente un réel danger pour le libéralisme macronien. Seuls les candidats de la coalition de gauche peuvent lutter efficacement contre le projet de retraite à 65 ans, la stagnation des salaires et des pensions, la passivité face à l’inflation et au dérèglement climatique, etc. Dans les Hauts-de-France, cinq candidats communistes, investis par la Nupes, sont prêts à relever le défi du second tour face à des adversaires d’extrême droite ou de droite : Fabien Roussel, Alain Bruneel, Patrick Soloch, Jean-Marc Tellier, Loïc Pen. Aucun d’eux n’a jamais eu la main tremblante quand il s’est agi d’empêcher l’extrême droite d’accéder aux responsabilités. Nous savons tous que le RN se place en troisième position à l’issue du premier tour. Tous ensemble, nous n’avons qu’une réponse à apporter ce dimanche afin de permettre de construire et mettre en œuvre des réformes heureuses, de devenir une vraie force d’opposition au macronisme, de dire non à l’extrême droite. Faisons en sorte de pouvoir dire dimanche soir, mais cette fois sans être hors sol comme la ministre française des Affaires étrangères en voyage à Kiev : « Il fait beau ! »