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L’ÉCOLE PUBLIQUE DOIT POUVOIR ACCOMPLIR SES MISSIONS

par Philippe Allienne
Publié le 2 septembre 2022 à 19:23

Le ministre de l’Éducation nationale a beau se montrer rassurant en répétant à l’envi, à la veille de la rentrée scolaire, qu’il y aurait un professeur dans chaque classe, on sait bien que la réalité est fort différente. Ni les élèves, ni les parents, ni les enseignants ne pouvaient être dupes. Le recours à des stagiaires et à des contractuels ne peut masquer la réalité. Ce 1er septembre, il manquait bien environ 4000 enseignants. « Auriez-vous pu occuper les fonctions que vous occupez si, dans votre jeunesse, vous n’aviez pas eu des professeurs formés ? » La question a été posée par une auditrice de France Inter, ce jour de la rentrée, à la Première ministre. Et cette dernière s’est empressée de botter en touche. L’école va mal, et même de plus en plus mal. Cela n’a pas commencé avec la présidence d’Emmanuel Macron. Certes. Mais depuis son arrivée, il ne fait qu’aggraver les choses. Le macronisme, c’est déconstruire l’école de la République pour en faire une école a minima et pour céder au marché une bonne part du système éducatif.

La jeunesse ne mérite pas cela. Face à ce projet de destruction, il est urgent de réagir en revalorisant de façon substantielle le salaire des profs, leur progression de carrière, et en recrutant de manière suffisante. C’est 30 000 enseignants qu’il faut embaucher. Des enseignants formés, maîtres de leur pédagogie et libérés du stress lié à l’insuffisance des effectifs et à des revenus trop bas. Il y a urgence.Le parti communiste a précisément établi un plan d’urgence, cet été, pour l’Éducation nationale. Outre les recrutements, il préconise aussi -et entre autres- la titularisation des contractuels qui exercent depuis plusieurs années. Comment est-il possible, alors qu’il manque tant de profs dans les classes, que l’on oblige bon nombre d’entre eux à rester chez eux le jour de la rentrée ? Sinon pour les désespérer encore davantage ? Il est également nécessaire de préserver l’enseignement professionnel de la concurrence avec l’apprentissage aux mains du patronat et du secteur privé. La concurrence du privé doit faire place à un grand service de l’éducation ouvert à tous les élèves. Il faut donner les moyens à l’école publique d’accomplir réellement ses missions.Enfin, cela passe aussi par la suppression de Parcoursup et par le retour à un diplôme national du bac. L’égalité inscrite au fronton des écoles doit redevenir une réalité.