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L’obstacle à la démocratie et au bon fonctionnement de nos institutions s’appelle Emmanuel Macron

par Philippe Allienne
Publié le 12 mai 2023 à 10:23

L’opposition de gauche et l’intersyndicale montrent clairement que la bataille contre la réforme des retraites n’est pas terminée. La crise démocratique qui s’est révélée derrière ce combat s’avère particulièrement grave. Il est temps de réformer les institutions, voire même de passer à une VIe République qui redonne la parole au peuple et qui en finisse avec le système présidentiel actuel. Les Français ont bien vu, à cause de l’entêtement d’Emmanuel Macron, les angles morts de la Constitution. Ils ont découvert à quel point elle pouvait être détournée au service d’un gouvernement autoritaire et ainsi empêcher le Parlement de s’exprimer. Le rendez-vous du 8 juin, à l’Assemblée nationale, sera déterminant pour les députés qui sont opposés à la réforme. On sait que leur nombre va bien au-delà des élus de la Nupes. Le député communiste du Nord Fabien Roussel a raison de faire appel à ces élus qui avaient demandé la tenue d’un référendum d’initiative partagée et de leur proposer de se battre de manière unitaire avec l’intersyndicale. Il a raison également de souhaiter la création d’un « Front populaire » qui réunisse toutes les forces progressistes contre la droite et l’extrême droite.

Le sondage que vient de réaliser l’institut YouGov pour le compte du quotidien HuffPost souligne que 64 % des Français se disent favorables à une réforme des institutions. Même de nombreux sympathisants du parti Renaissance d’Emmanuel Macron (45 %) souhaitent la même chose. À cela s’ajoute la crainte des « casserolades » qui pousse jusqu’au ridicule lorsque l’on voit le ministre de l’Intérieur faire croire qu’il annule une visite dans une petite commune du Nord pour, finalement, y aller en catimini (voir p. 20).

Il semble désormais que le fer soit suffisamment chaud pour changer de République et mettre un terme au mépris et à l’humiliation infligés au Parlement et à la démocratie sociale. C’est que l’enfoncement du président Macron dans l’autoritarisme et la mise à mal de la démocratie ne date pas d’hier. Il s’est mis au travail dès le début de son premier mandat lorsqu’il a pris les syndicats de cours en imposant ses premières réformes. C’est aussi à cette époque qu’il a annoncé sa volonté de réformer les institutions et notamment le Parlement en prétendant vouloir rendre le travail des parlementaires « plus efficace et plus fluide » !

Son programme était clair : suppression d’un tiers des députés, réduction du temps législatif, utilisation de la procédure accélérée pour examiner les lois, interdiction de présenter à l’Assemblée des amendements rejetés en commission.

Sans aucun doute, le principal obstacle au bon fonctionnement de la démocratie et de nos institutions se nomme Emmanuel Macron.