LA RETRAITE ? DÉBATTONS-EN POUR DE VRAI !

Il le clame haut et clair, par les voix notamment du président Macron et de la Première ministre Elizabeth Borne : le gouvernement est bien décidé à faire passer « sa » réforme du système de retraite, quoi qu’il en coûte. Entendons : par la force. Pourtant, on le lira dans cette édition, ce projet fait la quasi-unanimité contre lui. Outre les forces syndicales et politiques, il existe bien une majorité populaire pour s’opposer à ce projet. Même une partie du patronat est contre ! Qu’il soit porté à 65 ou 64 ans (merci Mme Borne pour cette généreuse ouverture), le recul de l’âge du départ à la retraite est contesté par 75% des Françaises et des Français. M. Macron et Mme Borne auraient-ils besoin d’un appareillage auditif ? Il n’y a plus sourd que celui ou celle qui ne veut entendre, dit-on.Le Parti communiste se mobilise pour expliquer que l’on peut garantir la retraite à 60 ans. Une belle campagne s’ouvre en ce sens. Fabien Roussel a raison de dire qu’il faut prioriser le débat sur cette question des retraites. Ce débat doit être porté dans les entreprises, dans les bureaux, à l’usine, dans les ateliers. Il doit être porté partout. Selon le Conseil d’orientation des retraites, le régime sera en déficit de 8 à 10 milliards en 2030. Il devrait revenir à l’équilibre en 2040. Certes, 10 milliards, c’est beaucoup. Mais sur un budget global de 350 milliards, avec les réserves des complémentaires qui s’élèvent à 130 milliards, les choses sont très relativisées.Or, qu’est-ce qui génère les cotisations sociales nécessaires à la caisse de retraites ? Les emplois. Pas les primes -ou les intéressements- qu’aime tant le gouvernement. Pas les cataplasmes que d’autres gouvernements (ceux de Pierre Mauroy ou de Laurent Fabius, en leur temps), avaient mis sur des jambes de bois. Les SIVP et autres TUC n’ont pas permis de cotiser pour les retraites et celles et ceux qui ont « bénéficié » de ces contrats le regrettent amèrement aujourd’hui, au moment de calculer leur pension. Non, pour alimenter la caisse de retraites, il faut des emplois avec de bon salaires. Voilà qui serait plus efficace que d’allonger l’âge de la retraite pour des personnes qui, souvent, peinent à trouver... du travail. Que dire en effet quand, parmi le 50-64 ans, une personne sur deux est au chômage ? Personne ne peut être dupe des mauvais arguments du gouvernement. C’est pour cela qu’il importe de porter le débat -non faussé- à l’ensemble de la population. Pour que le projet gouvernemental batte en retraite