Pour un mix énergétique

Alors que la campagne pour l’élection présidentielle est lancée, le thème de l’environnement et des choix énergétiques de demain préoccupe de nombreux candidats déclarés. On sait par exemple que Xavier Bertrand, qui vient de se retirer de course à l’Élysée après la primaire à droite, était vent debout contre le développement des éoliennes et se positionnait pour le nucléaire. Lors du meeting qu’il a tenu dimanche 5 décembre, Jean-Luc Mélenchon s’en est au contraire pris au nucléaire. Il a, pour ce faire, choisi l’argument de la peur en évoquant les risques d’explosion des centrales ! L’argument ne tient pas compte des véritables enjeux. Dans notre région des Hauts-de-France, la centrale de Gravelines est déterminante pour faire fonctionner nos usines. On ne peut parler de volonté de réindustrialisation en misant sur les seules énergies renouvelables. Comme le rappelle très souvent le candidat communiste Fabien Roussel, « nous avons besoin de cette électricité décarbonée ». Rien ne sert de susciter ou d’exacerber les peurs du nucléaire d’une part, de multiplier les sursauts de rejet de l’éolien et du solaire d’autre part. Un débat serein est indispensable autour de la nécessité d’un mix énergétique entre le nucléaire et les énergies renouvelables. Pour remplacer les énergies fossiles que sont le pétrole, le gaz et le charbon, il importe d’augmenter la production de l’énergie électrique tant nucléaire que renouvelable. Le débat ne peut en même temps faire l’impasse sur les dérives liées au marché du solaire et de l’éolien. On sait bien, par exemple, que pour convaincre les maires des petites communes d’accepter des parcs éoliens sur leurs territoires, l’écologie devient un argument secondaire derrière les avantages économiques et, surtout, fiscaux. La décarbonation de l’économie n’emprunte pas forcément les meilleurs chemins.