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© Marc Dubois
L'édito

Toutes et tous à la manif du 1er mai !

par Philippe Allienne
Publié le 30 avril 2021 à 10:59 Mise à jour le 4 mai 2021

Brin de muguet à la boutonnière ou, si vous préférez, fleur d’églantine écarlate, voire rien. Mais allez toutes et tous manifester ce 1er mai, où que vous soyez. D’abord parce que cette année, malgré un contexte sanitaire toujours très lourd, les rassemblements et défilés sont autorisés. Il importe donc d’effacer cette année presque blanche de 2020 où la rue était restée effroyablement déserte. Il importe de ne pas laisser cet autre mal que la pandémie ne peut faire oublier : le libéralisme. Il y a un siècle, les ouvriers et les ouvrières des pays industrialisés luttaient pour leurs droits, pour de meilleures conditions de travail, pour la journée de 8 heures qui fut si difficile à obtenir. Ils luttaient au risque de leur vie. Aujourd’hui, nous sommes face à un gouvernement et à un patronat qui rêvent de nous voir amnésiques et amorphes, comme anéantis par ce virus qui mute et s’en prend à toutes et tous, indistinctement. Ils aimeraient pouvoir nous annoncer, via les médias qui sont de plus en plus à leur service, un changement radical de mode de vie, de notre façon d’exister dans cet univers, dans leur univers. La crise, les crises ont bon dos. Il nous faudrait accepter de voir les jeunes se désespérer devant le spectacle que leur imposent les ministres de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Il nous faudrait accepter de renoncer aux échanges sociaux autrement que par le virtuel. Il nous faudrait accepter de renoncer à nous battre, ensemble, pour nos droits sociaux, pour notre travail, pour notre avenir et pour celui de nos enfants. Pendant ce temps, le capital et le libéralisme continuent leur œuvre de destruction. Dans notre région, les fermetures d’usine sont légion et l’arrogance de ceux qui détiennent les richesses est de plus en plus insupportable. Les ouvriers de Bridgestone, de Maxam Tan, de PSA, de Cargill, d’Agfa… en savent quelque chose. Les employés de la grande distribution comme ceux de la vente à distance, de l’habillement ou des plateformes le savent tout autant. Les services publics et la santé ne sont pas en reste, eux aussi sacrifiés. Mais le libéralisme ne fait pas que fermer les usines et liquider les savoir-faire. Les sombres projets d’avant Covid existent toujours. Simplement, ils sont retardés pour certains. Les 40 milliards promis par la Commission européenne dans le cadre du « plan de relance et de résilience » du gouvernement sont évidemment soumis à condition. Il faut des réformes structurelles comme celles des retraites ou de l’assurance-chômage qui, d’ici quelques semaines, va paupériser plus d’un million de chômeurs ou de travailleurs précaires. Derrière les promesses de jours différents se cache un plan d’austérité sans pareil. La pandémie a tué beaucoup et tuera encore beaucoup. Elle ne doit pas tuer les luttes sociales et la lutte des classes.