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Une porte s’ouvre vers des jours heureux

par Philippe Allienne
Publié le 16 avril 2021 à 10:59

Il n’est sans doute pas inutile de le rappeler, personne ne détient la science infuse… La douloureuse période sanitaire dans laquelle nous sommes entrés n’a de cesse de nous le rappeler à travers les annonces faussement prometteuses que contredit la triste réalité des chiffres. Le raisonnement est le même pour les choix politiques autour des prochaines échéances électorales et, notamment, les échanges peu amènes, sur les réseaux sociaux, à propos de la présidentielle de 2022. La conférence nationale du Parti communiste a su réunir un millier de délégués des 96 fédérations en France dans un contexte particulièrement difficile. Masque sur le visage, connexion pas toujours évidente, mais foi inébranlable et débat de qualité. Alors oui, Fabien Roussel, candidat à la candidature pour l’Élysée, a obtenu 671 voix, dimanche dernier, soit 73,5 % des suffrages. Les abstentionnistes ont réuni 205 voix (22,48 %). Si le comptage n’en avait tenu compte, le candidat aurait obtenu près de 95 % des voix. Que n’aurait-on alors entendu ! Pour la presse « mainstream [1] », comme pour toutes celles et tous ceux qui s’opposent à une candidature communiste, le voilà donc investi. Oui, mais par la conférence nationale du week-end dernier. Les militants doivent encore se prononcer d’ici le 9 mai. Admettons-le, on voit mal un vote militant qui déferait celui issu des fédérations. Mais le débat se poursuit et il n’est pas feint. Pourquoi alors se répandre, sur les réseaux sociaux essentiellement, sur un échec « inévitable » et des conséquences à la fois sur le PCF et sur les résultats du scrutin de 2022 ? Pourquoi faire ressurgir les défaites précédentes de 2007 et 2012 ? Pourquoi celles et ceux qui se sont prononcés, lors du trente-huitième congrès de novembre 2018 pour un retour offensif des communistes, devraient-ils être désavoués un peu plus de deux ans plus tard et à quelques mois de l’échéance présidentielle ? Pourquoi, enfin, faudrait-il forcément, comme si cette voie était la seule possible, se résigner à un effacement du Parti communiste ? Fabien Roussel n’a rien d’un candidat autoproclamé. Qui plus est, lui et les partisans d’une candidature communiste ont annoncé très tôt la couleur, ils l’ont répété lors de la journée d’été, fin août 2020, à Malo-les-Bains. La défense de l’emploi, de notre industrie, de nos services publics, de notre jeunesse, de notre école publique, de notre enseignement supérieur, de notre culture, de notre environnement valent largement cet engagement et ce combat. La classe ouvrière, les classes populaires dans les quartiers, dans les usines, dans les couloirs de plus en plus virtuels de Pôle emploi ont certes été déçues par une gauche trop affaiblie, trop en retrait. Notre système de protection sociale et notre modèle de logement social font l’objet d’attaques inédites. Il est grand temps que les laissés-pour-compte du libéralisme, et que les jeunes qui voient toute perspective de bonheur s’éloigner, retrouvent espoir dans un projet qui change radicalement la société, qui reprenne le pouvoir aux banques et aux propriétaires de la richesse. Au bout du compte, la gauche et les forces progressistes sauront reconnaître les leurs, et ceux-ci les reconnaîtront. En cela, la conférence nationale du Parti communiste français a su ouvrir une porte.

Notes :

[1Appartenant au courant dominant.