Zemmour, honte de la Nation

C’est très bizarrement le jour où la Nation rend hommage à Joséphine Baker, qu’Éric Zemmour choisit de présenter officiellement sa candidature à la Présidentielle. Drôle de jeu d’ombre et de lumière. Joséphine Baker, la jeune artiste qui a sans doute serré les dents très fort pour accepter les rôles de danseuse exotique et les textes colonialistes que ses auteurs lui faisaient chanter au début du 20^e siècle. Jamais dupe, nous rapportent les spécialistes et commentateurs de ce siècle. Elle était anti-raciste, elle était patriote, elle aimait l’humanité, elle aimait la France. Une fois sa nationalité française acquise, elle a d’abord considéré les devoirs que cela lui conférait, plutôt que les droits qu’elle avait chèrement acquis. Le savions-nous ? C’est dans l’Oise, à Crèvecœur-le-Grand, qu’elle est devenue française, en épousant le Français Jean Lion, le 30 novembre 1937. Zemmour n’était pas encore né. Il n’aurait pas aimé cela quand même. Qu’aurait-il pu dire en la voyant s’engager pour la France libre, plus tard, contre l’occupant nazi, contre Pétain ? Joséphine Baker est la lumière qui pourrait, qui devrait faire fondre et disparaître l’ombre qu’est Zemmour. Zemmour c’est la haine, il est même la haine de notre France moderne et qui doit - c’est vital - demeurer accueillante et plurielle. C’est pour cela que nos députés communistes veulent étendre inéligibilité à celles et ceux (il n’y a évidemment pas que cet odieux personnage) qui prônent des anti-valeurs. Et lorsqu’il reproche aux journalistes de ne pas s’intéresser à son programme, il montre juste son impatience à pérorer sur le mal qu’il entend faire au peuple. En cela, sa candidature est véritablement une tâche dans le débat politique et pour notre démocratie.