« À vot’ bon cœur, m’sieur dame ! »

par ERIC BOCQUET
Publié le 29 octobre 2021 à 10:59

Ainsi donc, le gouvernement dans son extrême bonté vient de décider d’accorder à la populace un chèque de cent euros, 38 millions de personnes ayant un revenu inférieur à 2 000 euros mensuels, l’idée étant de faire face à la flambée des prix de l’énergie. Mais quand même, la France, en être là après quatre années et demie de la « Révolution macronienne » ! C’est quand même, avant toute chose, reconnaître qu’on n’est pas à l’abri des difficultés avec un salaire dans ce pays ! Oui, comme disait Shakespeare dans Hamlet : « Il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark ! » Et que dire de ces neuf millions de nos concitoyens qui « vivent » sous le seuil de pauvreté, un million de plus depuis la pandémie, de ces étudiant·e·s, de ces salarié·e·s à temps partiel, des personnels hospitaliers, et que dit Bernard Arnault de tout cela ? Il thésaurise, il accumule, il optimise, il dissimule… eh oui, au pays de Macron, les choses vont ainsi. J’ai comme l’impression que ce pouvoir est aux abois, il essaie d’éteindre l’incendie potentiel. Le mouvement dit des « Gilets jaunes » de novembre 2018 a laissé des traces profondes dans les mémoires. Souvenez-vous, c’était panique à bord. Ce n’était pas la révolution mais c’était plus qu’une émeute, dira un commentateur. Ce pouvoir a vacillé, chancelé et a dû lâcher là aussi quelques miettes. Jupiter en intervention télévisée le lundi 10 décembre 2018, un peu blême, tendu, annonçant dix milliards d’euros accordés au peuple. Je me souviens précisément de cet instant car le lendemain, au Sénat, nous devions émettre notre vote final sur le budget 2019, dont la discussion venait de s’achever, cette annonce évidemment faite la veille n’avait pas été intégrée aux dépenses du budget qui était déjà bouclé, qu’à cela ne tienne. Avant le vote solennel en séance, un amendement du gouvernement fut soumis au vote, qui portait cette somme de dix milliards en dépense, et aucune recette en face pour les financer, ils seraient pris sur la dette et advienne que pourra. Il aurait suffi de rétablir et doubler l’ISF pour les trouver. Mais en Macronie, on préfère la sébile !