Critique de la non-vie

par ERIC BOCQUET
Publié le 30 octobre 2020 à 11:00

Le monde entier n’est toujours pas sorti de cette foutue pandémie ! Le confinement du printemps a constitué un chamboulement total de nos existences. Aujourd’hui, on s’interroge sur le présent et la période à venir, la deuxième vague est là, elle nous entoure, elle nous inquiète... Par rapport au printemps, nous sommes nombreux à connaître, dans notre entourage proche, professionnel ou personnel, des cas positifs ou des cas contacts. On se demande tous si le cauchemar va s’arrêter un jour. Alors, on le constate chaque jour, notre façon de vivre change, notre société change parce qu’il faut bien s’adapter. Il y a toutes ces choses qu’on ne fait plus et les autres que l’on est obligé de faire. Un monde sans contact qui avait commencé avec la carte bancaire (c’était prémonitoire ?), impossible de se serrer la main, de se taper dans le dos, encore moins les bises aux copines pour se saluer, tout est à distance. Dans les gares, suivez les flèches, attendez dans votre cercle, avancez jusqu’à la borne. Parois en plexiglas, gel hydroalcoolique. Couvre-feu à 21 heures, au restaurant on s’identifie, on laisse ses coordonnées. Une forme d’autocensure s’installe dans nos décisions, on n’ose plus, on hésite, on s’interroge. Un climat lourd s’installe progressivement, une espèce de méfiance apparaît, il faut être prudent et responsable. Impossible de se projeter, nul ne sait de quoi demain sera fait, quant à après-demain, on n’y pense même plus. Le monde entier attend le vaccin salvateur, une sorte de compétition discrète s’installe à l’heure où le monde entier devrait coopérer, faire travailler ensemble tous les laboratoires de la planète, mettre en tas les meilleurs cerveaux disponibles. Et pour l’argent, comment fait-on ? Eh bien on peut se permettre de suggérer à nos décideurs d’abandonner la construction de dix avions de chasse « Rafale » cette année, chaque avion de ce type coûte environ 142 millions d’euros, ça peut faire un bon début, non ? Sinon, une autre piste est pointée, chaque jour sur la planète finance, il s’échange environ 5 300 milliards d’euros, soit 220 milliards par heure, ou encore 3,68 milliards par minute ! Vous voyez, ça n’est pas hors de portée, on met le paquet, on fait un choix, on décide. C’est dans l’intérêt général de l’humanité parce que, vraiment, cette vie-là, sans contact, sans culture, ça ne va à personne ! Basta !