Il est où le pognon ?

par ERIC BOCQUET
Publié le 31 mars 2022 à 19:35

Voilà un sujet qui nous préoccupe de manière incessante, à la fois pour cette infime minorité qui en dispose de quantités astronomiques, mais aussi et surtout pour l’immense majorité qui en manque, y compris pour faire face aux besoins essentiels, trop souvent. L’argent, le nerf de la paix et non pas de la guerre comme on le dit communément. Les lecteurs de Liberté Hebdo le savent, ce fric, il est souvent caché, dans les paradis fiscaux, les trusts, les sociétés offshore, mais il est aussi, on le sait, dans les banques. J’ai eu l’occasion de lire un article de presse économique il y a quelques jours, son titre : « Plongée dans la salle des coffres centenaire de la banque Société Générale. » Cette salle de l’agence centrale de la Société Générale est l’une des plus anciennes d’Europe, elle est située au 29, boulevard Haussmann, à Paris, pas très loin de l’Opéra Garnier. Chaque matin avant l’ouverture des bureaux, le directeur de l’agence centrale de la Société Générale emprunte l’escalier de marbre qui conduit au sous-sol de la banque. Il compose le code, désactive le brouilleur et insère la clé pour ouvrir la porte circulaire de 18 tonnes de la salle des coffres. Pour les cinéphiles, on est dans Mélodie en sous-sol avec Gabin et Delon. Le blindage de la porte fait 40 centimètres d’épaisseur. Passée cette imposante porte, on peut accéder aux salles et à leurs 399 armoires et 22 chambres fortes. Nous sommes à 11 mètres sous terre. Le temps paraît figé dans ce lieu confidentiel dans lequel seuls les mandataires et les titulaires de coffres sont autorisés à entrer. Certains coffres peuvent encore abriter des bijoux, voire des lingots d’or. Mais ce sont la plupart du temps des documents d’identité, des actes de propriété et autres papiers administratifs qui sont mis à l’abri. Il y a cinq employés qui travaillent à temps plein dans les sous-sols de la banque. À chaque niveau, des bureaux sont mis à la disposition des clients, avec des vitres fumées et suffisamment d’espace entre eux pour garantir la discrétion aux clients… discrétion, secret des affaires, confidentialité. Ah ! Ces banquiers… Alors, il est où le pognon ?