On n’a pas fini d’évaluer les conséquences lourdes qu’a eue la pandémie sur nos sociétés, beaucoup d’entre nous se sentent quelque peu déboussolés... Le gouvernement de son côté n’a jamais perdu le fil de ses objectifs initiaux : on nous prépare déjà à l’après-crise en nous présentant la facture, on nous en rebat les oreilles depuis des mois, nous parlons ici de la dette. La macronie ayant refusé de solliciter la contribution des ultrariches de ce pays, c’est le choix de la dette qui a été fait. On estime la dette dite Covid à environ 450 milliards d’euros. Le 20 mai dernier, une étude très sérieuse d’un cabinet d’experts extrêmement indépendants, le cabinet Euler Hermes, a été publiée. Il a rendu une copie au constat et préconisations implacables. Ainsi donc ce cabinet a-t-il tenté de calculer le nombre d’années qui seront nécessaires pour rembourser la dette Covid. Quatre pays ont été passés au crible, l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne, en fait les quatre premières économies de l’Union européenne. D’après les calculs effectués, l’Allemagne la rembourserait en sept années. L’Espagne aurait, elle, besoin de 89 ans pour en venir à bout. L’Italie semble être un cas un peu plus complexe, l’étude nous indique ainsi que sa dette a atteint le chiffre de 160 %, mais elle pourrait redescendre à 138 % en 2035. Je suis un peu perplexe sur ces projections à si long terme... Et pour la France, que nous dit-on ? Notre dette globale approche les 120 %, l’étude indépendante nous rappelle cette spécificité française, je cite : « Compte tenu d’un appétit limité pour mettre en œuvre des réformes génératrices de croissance, nous voyons peu de chances de relancer la croissance du PIB français. » Ah ces Gaulois réfractaires chers à Jupiter ! Et le délai pour nous, c’est quoi ? Euler Hermes estime à 67 ans le temps nécessaire pour rembourser la dette Covid... 67 ans, tiens, tiens... C’est drôle, c’est justement l’âge auquel certains rêvent de repousser l’âge de départ en retraite...Sans doute est-ce le hasard, je deviens parano ou fatigué peut-être. On se tient prêt.
La chronique d’Éric Bocquet Indispensables maires
