J’aurais dû y penser !

par ERIC BOCQUET
Publié le 30 juillet 2021 à 18:10

Euréka ! Cette formule célèbre, nous dit la légende, prononcée par Archimède dans son bain lorsqu’il comprit tout à coup les lois qui régissent la poussée que les objets subissent dans l’eau. C’est exactement ce que je me suis écrié il y a quelques jours en lisant une tribune publiée dans les Échos. C’est son titre évidemment qui a attiré mon attention : «  Imitons les paradis fiscaux au lieu de les dénoncer ». Voilà la trouvaille du siècle ! Je vous livre dans ce billet hebdomadaire les plus belles perles de la production de ces penseurs libéraux : « libéraux ou non, tous les économistes s’accordent sur les effets dissuasifs de la fiscalité ». Ah voilà donc l’ennemi désigné, l’impôt, insupportable impôt qui nous empêche de créer de la richesse que nous sommes tout disposés à partager ensuite, insupportable État dispendieux, obèse, incompétent. Si encore l’argent de nos impôts était dépensé utilement et avec parcimonie ! Gabegie permanente, dépense publique, prélèvements obligatoires, laissez-nous donc vivre bon sang ! La tribune épingle aussi les « détracteurs de la concurrence fiscale ». On nous parle ensuite « d’effet répulsif de la confiscation  ». Tiens, voilà un mot qui me rappelle quelqu’un, un certain Pierre Moscovici, ministre des Finances de François Hollande, qui parla un jour « d’impôt confiscatoire  ». Il préside aujourd’hui la vénérable « Cour des Comptes » ... la roue tourne, toujours dans le même sens pour ces gens-là. «  Le marché des capitaux, tel le gâteau, s’élargit à mesure que l’on récompense le travail, l’accumulation d’épargne et du capital chez toutes les couches sociales », et nos économistes fiscalistes libéraux de décréter : « la multiplication des paradis fiscaux n’aurait rien de saugrenu au regard de l’histoire ». Alors la France paradis fiscal ? En fait, quand on observe notre situation économique et fiscale, on se rend compte que notre pays a accordé au Qatar par exemple beaucoup d’avantages fiscaux sous les quinquennats de Sarkozy et Hollande. Par ailleurs, ne peut-on considérer de la même manière que les crédits d’impôts (Crédit impôt recherche pour 6 milliards par an) accordés aux grands groupes n’aient des connotations paradisiaques ? Alors non, messieurs, la lutte contre les paradis fiscaux, on continue !