La galette à la pomme

par ERIC BOCQUET
Publié le 14 janvier 2022 à 11:10

Nous sommes sans doute très nombreux à avoir dégusté en conclusion des fêtes de fin d’année, ou de début, la célèbre galette des rois, même pour les républicains que nous sommes. Éternel débat entre frangipane et pomme, chez Apple, le fabricant de téléphones, le débat est tranché depuis longtemps, ce sera pomme tous les jours et en plus c’est toujours eux qui décrochent la fève tant espérée. L’année boursière de 2021 s’était achevée dans un climat d’euphorie généralisée, eh bien 2022, c’est pareil, en matière de pommes, c’est même plutôt la golden. En effet, Apple entame 2022 sur les chapeaux de roue. Le groupe à la pomme (c’est son logo) est devenu le premier au monde à passer les 3 000 milliards de dollars de capitalisation boursière lors de la séance du lundi 3 janvier 2022. À titre de comparaison, l’entreprise fondée par Steve Jobs en 1976 pèse aujourd’hui à elle seule plus que l’ensemble du CAC 40 français, ou que l’économie du Royaume-Uni. Le groupe avait frôlé cette barre des 3 000 milliards de dollars le 13 décembre dernier, il aura fallu attendre le 3 janvier 2022 pour y parvenir. Bonne année ! Après son entrée en bourse en 1980, Apple avait mis 28 ans à franchir la barre des 1 000 milliards, le groupe avait ensuite mis moins de deux ans à franchir celle de 2 000 milliards, c’était le 19 août 2020. L’année 2021 fut également prolifique pour « la Pomme », le cours de l’action s’est envolé de 36 %, la firme profite évidemment de l’essor incroyable du télétravail, de l’enseignement à distance, du divertissement et du besoin plus important que jamais de rester « connecté » pendant les confinements successifs. Tous les groupes de la « tech » ne peuvent pas se vanter d’avoir un titre qui a rapporté plus de 45 000 % en vingt ans, soit une moyenne de 37 % par an. Ce contexte pandémique intéresse aussi beaucoup les investisseurs, car Apple est aussi très généreux à leur égard. En 2020, l’entreprise a versé 14 milliards de dollars de dividendes et a racheté pour 72,5 milliards de ses propres actions, faisant ainsi croître son bénéfice par action de 18 % par an. Il n’y a qu’un chiffre qui ne bat jamais aucun record, c’est celui des impôts payés en France et ailleurs. Joe Biden s’en était ému pendant sa campagne, et depuis… pas grand-chose. Et heureusement, chez nous, en France… non, non, je m’égare, tout reste à faire.