Les électeurs ne se déplacent plus pour voter. Même les élections de proximité n’ont plus l’attrait qu’elles avaient. Certes, cette année 2020 est tout à fait exceptionnelle mais elle ne fait qu’amplifier la tendance lourde constatée depuis plusieurs décennies maintenant. Et pourtant, dans l’histoire, c’est bien sûr, d’abord et avant tout, la mobilisation des peuples qui a provoqué les grandes avancées mais aussi la constitution de majorités et de gouvernements qui ont pu, par la loi, changer la vie des gens, pour l’améliorer. On a vraiment le sentiment, aujourd’hui, que le pouvoir est essentiellement à l’Élysée, à Matignon et à Bruxelles pour la partie exécution ; les orientations sont données par les marchés financiers pour l’essentiel des lois. Alors ce changement de gouvernement, orchestré par d’habiles communicants… Quel espoir ? Aucun. Depuis des mois et des années des luttes se mènent (Gilets jaunes, bataille de la SNCF, celle des retraites, personnels soignants…), les plans de licenciements pleuvent. Aux municipales, la dimension écologique s’est exprimée avec force, M. Macron glorifie la Convention citoyenne… Or dans les premiers mots du nouveau Premier ministre, rien sur les inégalités, rien sur l’écologie, en revanche on n’oublie pas de remettre sur le tapis la réforme honnie des retraites et celle de l’assurance chômage. Jupiter n’oublie jamais sa mission et ses mandants, n’oublie pas qui l’a fait roi ! M. Castex sature l’espace médiatique depuis vendredi dernier, toutes les chaînes d’info en continu, longue interview dans le JDD, un suspense intolérable pendant trois jours, vite un gouvernement… Mais tout le monde a compris que rien n’allait changer. Le spectacle politicien est affligeant et désespérant. Pourquoi voulez-vous qu’on aille voter, disent des millions de nos concitoyens ? Comment les blâmer ? Jupiter va s’exprimer le 14 juillet, donc M. Castex s’adressera au Parlement plus tard, sinon il y aurait crime de lèse-majesté… On a franchi une étape de plus dans l’hyper-présidence élyséenne, déjà engagée dans la course à la Présidentielle. Déjà en ligne de mire, un scénario où Le Pen a toute sa place pour jouer tout son rôle, rabattre les désespérés de France pour éviter le pire de survenir au second tour. Marre de ces faux-semblants. Oui, la République est corsetée et le peuple piégé. Changeons tout !