Le CAC en folie

par ERIC BOCQUET
Publié le 1er octobre 2021 à 11:28

Il est souvent fait référence à l’indice boursier du CAC 40, il s’agit de l’indice boursier de la place financière de Paris, c’est une sorte de « panier » composé de 40 valeurs de sociétés financières. Attention, rien à voir avec Ali Baba et ses 40 voleurs, encore que parfois… certaines pratiques nous paraissent tout à fait édifiantes. Le CAC 40 s’apparente régulièrement à un univers impitoyable. Un article de L’Express paru au cœur de l’été a retenu mon attention. En Une : « Suez, Veolia, Danone, Lagardère. CAC 40 : tous les coups sont permis. » Avec ses raids en série, ses actions en justice, rumeurs et trahisons, au sein du capitalisme français, le monde d’après ressemble furieusement à un champ de bataille. Vous vous souvenez sans doute de ce débarquement sans ménagement de l’ancien PDG de Danone, Emmanuel Faber. Coupable qu’il était aux yeux des actionnaires de ne pas assez agir pour leurs gains financiers. Il y eut ce bras de fer entre LVMH, groupe cher à notre Bernard national et Tiffany. Cette bataille sans merci entre Suez et Veolia, le rapprochement avorté entre Carrefour et le canadien Couche-Tard… Les avocats spécialisés dans le milieu des affaires disent n’avoir jamais vu autant d’opérations en un an. Sur le ring, le casting est de choix, tous les barons du capitalisme financier, Bernard Arnault - LVMH, Vincent Bolloré - Vivendi, Antoine Frérot - Veolia, Jean-Pierre Clamadieu - Engie, Philippe Varin - Suez, Gérard Mestrallet - ex-Engie, Anne Lauvergeon - Suez, Alexandre Bompard - Carrefour… que du très lourd. Ce monde de carnassiers est féroce et il aime la chair fraîche. Jamais repus. Il fut un temps où l’État intervenait parfois lorsque l’intérêt national était menacé. Le rapport de force ces dernières années s’est clairement inversé dans le sens des grands groupes. Aujourd’hui, ces grandes batailles économico-financières se mènent aussi sur le plan des médias et des réseaux sociaux. L’article conclut en disant : le capitalisme français n’est que le reflet de notre société fragmentée. Alain Minc relativise en disant : « Quand il y a de l’argent sur la table, on finit toujours par s’arranger. » Pas un mot dans le dossier sur les centaines de milliers de salarié·e·s de ces grands groupes !