Le capitalisme n’est pas confiné !

par ERIC BOCQUET
Publié le 15 avril 2020 à 16:19

On commence ici et là à évoquer la sortie de cette situation de confinement, le scénario de l’après commence à s’écrire et c’est bien clair les amis, les soutiens du système capitaliste sont en action, très loin du confinement.

Je me suis fait une petite revue de presse la semaine dernière, passage en magasin pour acheter toute une collection, Les Échos, Le Figaro, Challenges, L’Obs, Marianne. La planète entière s’interroge sur l’avenir de ce monde, de son économie, de ses logiques financières dévastatrices, mais il serait illusoire de croire que tout reviendra spontanément à l’équilibre dans l’intérêt général.

Détrompez-vous car les chiens de garde de ce système capitaliste veillent au grain… Je tombe ainsi dans Challenges sur une phrase de Bernard Ésambert, président de l’Institut Georges-Pompidou, qui nous dit vouloir écrire « les tables de la loi d’un libéralisme plus éthique ». Ça, c’est une première salve.

Dans Marianne, un article consacré à Monsieur GRDB, vous ne le connaissez pas, mais si voyons, M. Geoffroy Roux de Bézieux, le nouveau chef du Medef qui, lui, souhaite ceci : « la constance dans l’allègement du fardeau fiscal qui pèse sur les entreprises. » Ah le choix des mots… fardeau… pèse… (on devrait comprendre pèze ?)

Dans Les Échos (le journal du groupe LVMH de ce cher Bernard Arnault, cher parce qu’il nous coûte cher), un éditorial d’un certain Xavier Fontanet, professeur de stratégie à HEC, cette grande école des gagneurs de demain. M. Fontanet écrit ceci : « La période actuelle est propice à la réflexion sur des changements structurels, une idée à laquelle le patronat et les syndicats devraient réfléchir, c’est celle d’un CDI à temps variable. » Oui, vous avez bien lu, c’est-à-dire qu’en semaine creuse, vous travaillerez 4x7 h et la suivante 5x9 h, en compensation vous toucheriez un intéressement musclé… à voir.

Enfin je vous réserve le meilleur pour la fin, dans une interview dans L’Obs, l’inoxydable Alain Minc, il est de ceux que l’on ressort toujours quand ça tangue, lui c’est le gardien du temple, l’impression de l’avoir toujours connu, Minc est au capitalisme ce que Drucker est à la télévision, ou Cohn-Bendit au libéralisme. Voici la parole d’Alain Minc : « La mondialisation financière restera inchangée : les capitaux circuleront toujours librement et personne n’évoque de changement, le système capitaliste ne va pas disparaître pour autant… (attention la chute) puisqu’il n’y a pas d’alternative. » Fermez le ban !

Allez les camarades, c’est une grande bataille qui nous attend !