Tout commence en février au Sénat, à l’occasion de la discussion du projet de loi PACTE qui comporte, entre autres, la privatisation d’ADP. A la surprise générale, le Sénat à majorité Les Républicains a adopté des amendements de suppression du projet de privatisation par 246 voix contre 78. Bruno Le Maire, le ministre au banc, mouilla la chemise pourtant mais il ne parvint jamais à convaincre ses « anciens amis », libéraux comme lui, du bien fondé de ce projet.
L’expérience catastrophique de la privatisation des autoroutes, sous Villepin, a joué, c’est sûr, mais aussi l’idée majoritaire au Sénat qu’on ne peut laisser au marché, aux marchands tel Vinci, la gestion et les bénéfices d’une infrastructure aussi stratégique que les aéroports.
Ainsi donc, la Constitution permet, depuis 2008, la tenue d’un référendum sur des sujets comme celui-ci. Il faut la demande de 185 parlementaires (nous sommes 248 signataires), la validation par le Conseil constitutionnel, ce que nous venons d’obtenir, puis, dans un délai de neuf mois, la collecte de signatures de 10% du corps électoral, soit environ 4,7 millions d’électeurs.
La porte est ouverte... le chemin est encore long mais nous devons y croire. Ce référendum doit être organisé par le ministère de l’Intérieur, préparez-vous vite Monsieur Castaner ! Un site dédié doit être ouvert. Voilà une belle campagne à venir, voilà une belle occasion de porter un coup sérieux au libéralisme macronien, ou pas.
Aucun scénario n’est écrit à l’avance, souvenons-nous de cette magnifique bataille de 2005 pour le Traité portant sur la Constitution européenne, un grand souvenir militant et un résultat sans bavures le 29 mai, 55% de « Non ». Allez, on envoie Ian et Marie-Hélène à Strasbourg et ensuite on s’attèle à la tâche avec conviction et optimisme. On repensera aussi à cette phrase de Bertolt Brecht : « De qui dépend que l’oppression demeure ? De nous. De qui dépend qu’elle soit brisée ? De nous. »
De qui dépend qu’ADP demeure public ?