J’ai décidé, en cette fin d’année, de faire un pari un peu fou. Un pari à 2 600 milliards d’euros. C’est le montant de la dette française à la date d’aujourd’hui. Au printemps dernier, le président Jupiter avait indiqué qu’il ferait face à la pandémie « quoi qu’il en coûte ! » Et nous terminons cette année avec la création d’une « commission sur l’avenir des finances publiques ». En langage plus clair, comment, et surtout qui, va payer cette dette ? Cette commission sera présidée par Jean Arthuis, apôtre de l’orthodoxie libérale. Il sera entouré de bien belles personnes, expertes, non-partisanes, indépendantes, uniquement soucieuses de ce que les marchés financiers aient la garantie qu’ils recevront leur dû, à savoir les intérêts de la dette que nous tous leur payons, environ 40 milliards chaque année. Une rente d’État avec risque zéro ! Que du beau monde, vous dis-je. Madame Laurence Parisot sera de la partie, un peu surprenante Marisol Touraine, des hauts-fonctionnaires, Monsieur Raoul Briet, ancien de la Cour des Comptes, le directeur de l’Insee Jean-Luc Tavernier, Madame Natacha Valla passée par la banque américaine Goldman Sachs et la BCE… du très lourd vous dis-je. Ils furent tous à un moment ou à un autre de leur brillante carrière d’ardents et zélés serviteurs de la « main invisible du marché ». Commission installée le 4 décembre dernier, elle rendra son rapport fin février. Sa mission : « Il faut réinventer la manière d’organiser et de piloter nos finances publiques. » Matignon ayant exclu d’emblée « toute hausse d’impôts », je fais ici le pari de vous donner en avant-première les conclusions dudit rapport, ainsi que les préconisations formulées : 1 – La France vit au-dessus de ses moyens. 2 – Nous n’avons pas le droit d’endetter nos petits-enfants. 3 – Nous ne devons pas perdre la « confiance des marchés ». 4 – Les réformes structurelles indispensables doivent être menées, réforme des retraites et de l’assurance chômage. 5 – Il est impératif de réduire la dépense publique. 6 – Il n’est d’autre choix que de réduire le nombre de fonctionnaires. 7 – Il faudra sans doute envisager la privatisation de grandes entreprises publiques, etc. Faisons l’économie de cette commission, voici ses conclusions. Les paris sont ouverts !