Les banques et leurs turpitudes

par ERIC BOCQUET
Publié le 23 décembre 2021 à 19:09

Fraude au versement de dividendes, rachat d’actions ou encore blanchiment de fraude fiscale en bande organisée, certaines banques font souvent parler d’elles sur ces terrains marécageux. Rappelez-vous, le 18 décembre dernier, la banque UBS était condamnée en appel pour fraude fiscale à 1,8 milliards d’euros d’amende. Le lendemain, un article paru dans Les Échos me laisse sur le séant, fort heureusement j’étais assis. Je m’en vais vous citer quelques phrases : « Une fois l’arrêt [du tribunal] prononcé, le cours du géant financier suisse bondissait de plus de 2 % à la Bourse de Zurich. Par rapport aux 4,5 milliards d’euros prononcés en première instance la décision est plutôt une bonne nouvelle pour UBS. Cette décision place UBS en position de force pour annoncer des rachats d’actions plus importants. » Je me suis demandé en lisant ce papier s’il était bien question de la même banque UBS condamnée la veille en appel pour complicité de fraude fiscale ! À propos de rachat d’actions, je dois ici vous parler d’une autre banque, française celle-là, la BNP Paribas, première banque européenne. Du très lourd. C’est un article du Monde en date du 23 novembre dernier qui a attiré mon attention. La BNP Paribas a surpris les cercles bancaires en pratiquant un rachat d’actions inattendu en octobre 2021. Cette opération consiste pour une entreprise à racheter ses propres titres pour les détruire ensuite. Cela favorise mécaniquement les actionnaires : le capital et le nombre d’actions ayant diminué, le bénéfice par action progresse et le cours de Bourse monte. Ce mode de rémunération des actionnaires vient compléter le versement annuel d’un dividende. Ces deux exemples récents confirment tout le cynisme des marchés financiers, une finance autocentrée qui ne sert que ses propres intérêts en utilisant des artifices de gestion… absolument incroyables. Aucun bénéfice pour la société, les salaires, la formation, les services publics, la transition écologique ; un monde déconnecté de l’économie réelle, moins de 2 % des transactions financières dans le monde ont un lien avec l’économe réelle. Oui, turpitudes.