Monsieur Yannick Morez, maire de Saint-Brévin-les-Pins, en Loire-Atlantique, a rendu publique sa démission le mercredi 10 mai. Elle intervient quelques semaines après l’incendie criminel qui a visé son domicile, à la suite de mois de menaces liées à son soutien à un projet de déplacement d’un centre d’accueil de demandeurs d’asile. Propos haineux sur les réseaux sociaux, menaces, intimidation organisée par l’extrême-droite, Eric Zemmour aux avant-postes. Seuls les députés RN resteront assis à l’Assemblée nationale pendant l’ovation debout de tous les autres. Climat nauséabond et dangereux. Les violences à l’encontre des élu.e.s ont crû de manière exponentielle, depuis quelques années. Mais la démission de monsieur Yannick Morez n’est pas un éclair dans un ciel serein. À la lecture de la revue mensuelle des maires ruraux de France, du mois d’avril 2023, 36 000 Communes, il nous est confirmé que le mal-être des maires, et plus globalement des élus locaux, est profond. Ce sont ainsi plus de 4 000 d’entre eux qui ont démissionné depuis 2020, début du mandat municipal en cours. Parmi eux, 1 293 maires, nous en connaissons tous. C’est évidemment du jamais vu ! Il ne suffit pas de dire : « Les maires, vous êtes formidables ! » ; le quotidien des maires est fait de restrictions des ressources financières, d’inflation normative et donc de difficultés à mettre en œuvre les programmes présentés aux populations. Ce mandat fut particulièrement dur les premières années : COVID, confinement, protocoles, ensuite viennent les années de forte inflation. Beaucoup doivent se résigner à augmenter les impôts et les tarifs communaux (restauration, centres de loisirs...). Les relations avec la population sont parfois très difficiles, voire violentes. Il est temps de sanctuariser la commune comme socle de not re République, et pas que financièrement !