C’est l’OMS qui le dit

par Lydie LYMER
Publié le 14 avril 2023 à 12:27

Décembre 2019. Une mobilisation sociale d’ampleur autour du projet de réforme des retraites qui cristallisait de nombreuses colères. Déjà. Dans les mouvements de grève nationaux, de nombreux soignants. Regroupés en collectifs, ils réclamaient aux côtés des syndicats et des organisations professionnelles des moyens matériels et humains pour remplir leurs missions. Ils dénonçaient les restrictions budgétaires. Les fermetures de lits. Les compressions d’effectifs. Les salaires inférieurs à la moyenne européenne. Le manque d’attractivité du secteur hospitalier qui peine à recruter des jeunes et à les retenir, alors que les professionnels en activité vieillissent. Ils alertaient sur leur épuisement, les démissions et la nécessité de porter une attention particulière aux conditions de travail et d’accueil à l’hôpital. Le Covid a fait exploser les digues de la lassitude. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) établit aujourd’hui dans un rapport que « la crise du personnel de santé en Europe n’est plus une menace imminente, elle est là, maintenant. Les prestataires de soins et les travailleurs du secteur de la santé de notre région réclament de l’aide et du soutien ». Ça fait du bien d’être entendu. « Les travailleurs de la santé sont l’épine dorsale des systèmes de santé, et leur dévouement et leur travail acharné doivent être reconnus et soutenus. » Et après ? L’OMS émet une série de propositions. Améliorer les filières de formation. Augmenter les investissements publics dans la protection du personnel. Rendre attractifs les métiers du soin. À croire que les rapporteurs ont lu les banderoles des manifestants. Espérons maintenant que le ministère entende ces recommandations pour « renforcer le système de santé » et lui permettre de « fournir des services essentiels au quotidien ». Un enjeu majeur pour faire face « aux urgences sanitaires qui, nous le savons, se profilent à l’horizon ». À bon entendeur...