Le 4 novembre, le Royaume-Uni a annoncé être le premier pays à autoriser le molnupiravir dans le traitement contre le Covid-19. Le médicament est toujours « en cours d’évaluation » par l’Organisation mondiale de la santé qui appelle le laboratoire Merck à lui « fournir dès que possible les données des essais cliniques ». Mais la firme a déjà signé un accord avec la Medicines Patent Pool, soutenue par les Nations unies, pour accorder des sous-licences aux fabricants de médicaments génériques. On pourrait penser que la digue des brevets cède sous la nouvelle vague annoncée. Mais la France, le Royaume-Uni et les États-Unis ont à eux seuls déjà commandé 2,23 millions de doses, à 700 dollars l’unité. Merck revend sa pilule 40 fois son prix de production, garantissant des bénéfices de plus de 1,5 milliard d’euros. De quoi essuyer un grain. « La licence exclut de son territoire les principaux pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure comme la Chine et le Brésil, où il existe une capacité solide et établie pour produire et distribuer des médicaments anti-viraux », comme le déplore Médecins sans frontières. Les affaires sont les affaires. Merck est serré de près dans la ligne droite par Pfizer ! Premier à avoir sorti un vaccin récompensé de plus de 33 milliards de bénéfices, le concurrent sort à son tour sa « pilule anti-Covid » ! Toujours selon un communiqué de presse, la prise de ce médicament dès les premiers symptômes permettrait de réduire de 89 % les hospitalisations et les décès. Mais il ne se substitue pas à la vaccination, sauf dans les pays pauvres dont la couverture vaccinale est quasi inexistante. Pfizer est charitable : le tarif de son traitement sera indexé sur le revenu de chaque pays, et non celui de son coût de production. Après tout, la santé n’a pas de prix. Mais elle a un coût, que tout le monde ne peut pas s’offrir mais qui rapporte à certains.
Courses aux anti-viraux : Pfizer relance la mise !
par Lydie LYMER
Publié le 10 novembre 2021 à 18:52