Ehpad sans famille, et pas d’sentiment !

par Lydie LYMER
Publié le 16 décembre 2021 à 18:53

Devant le variant Omicron, certains Ehpad renforcent les restrictions de visites. Ces décisions à géométrie variable selon les établissements laissent les familles en profond désarroi. Les personnes âgées figurent parmi les principales victimes de la crise sanitaire. En plus d’être vulnérables, elles ont subi un stress majeur propice à l’apparition du syndrome de glissement. Cette déstabilisation physique et psychologique touche les patients de plus de 70 ans. Similaire à un syndrome dépressif, il conduit à une forme de suicide. Le pronostic est mauvais, suivi du décès dans 80 à 90 % des cas. Devant l’absence de relations qui entretenaient leur goût de vivre, beaucoup de résidents ont baissé les bras et cessé de s’alimenter. On estime que 1 à 4 % de la population gériatrique hospitalisée se laisse mourir par désespoir. Il est à ce jour impossible de dénombrer les décès survenus en structure des suites du Covid ou d’un syndrome de glissement. En mars 2020, 600 000 résidents d’Ehpad ont été confinés dans des conditions inhumaines. L’univers s’est réduit à la taille d’une chambre où se succédaient des êtres masqués non identifiables. Les activités en groupe ont été brutalement interrompues, tout comme les visites médicales. Au domicile, les aides ont cessé, les salariés étant eux-mêmes confinés ou faisant valoir leur droit de retrait. Le déconfinement a été acté le 11 mai 2020, mais les anciens ont été encouragés à prolonger autant que possible leurs distanciations sociales. Les mesures prises pour lutter contre la pandémie ont souvent été à l’encontre des valeurs de bienveillance et d’accompagnement des personnes en fin de vie. Cet espace de souffrance a généré regret et culpabilité chez les soignants et chez les proches qui appréhendent un nouveau confinement. Gabriel Attal a récemment déclaré que le gouvernement espère que « la situation va s’améliorer d’ici la fin de l’année ». On savait qu’il était jeune. On ne savait pas qu’il croyait encore au père Noël.