C’est d’abord une fatigue inhabituelle. Des insomnies. Des difficultés de concentration. Des maux de tête, des crampes musculaires, des troubles digestifs, une perte d’appétit. De la colère envers ses collègues et au sein de la famille. Puis un sentiment de tristesse, d’anxiété. De cynisme. Une perte de motivation. Le travail ? Quel intérêt ? L’énergie interne se consume lentement. Et un matin, on n’est pas capable d’aller bosser. C’est le burnout. Terme passé dans le langage courant, décliné à toutes les sauces, mais encore tabou au sein des entreprises. Pourtant le burnout est un vrai problème de société, qui peut conduire au suicide. Ce stress intense est d’origine pluri-factorielle, mais lié au ressenti d’une charge psychique excessive pour un travail qui n’a plus d’intérêt. À une reconnaissance insuffisante de l’implication personnelle. Au mauvais rapport avec le management qui encadre le salarié jusqu’au harcèlement pour atteindre des objectifs inatteignables. Selon l’Institut de veille sanitaire, 480 000 personnes en France seraient en détresse psychologique au travail. Le burnout concernerait 30 000 personnes. Dans un contexte de forte mobilisation, l’Institut Montaigne a publié en février une vaste enquête sur les Français et leur rapport au travail. Non, les Français ne sont pas devenus paresseux. Mais leur perception a changé. Ils ont « le sentiment que leur charge de travail a augmenté ces cinq dernières années ». Ils ne tolèrent plus les climats pesants. C’est la qualité de vie au travail qui prime aujourd’hui, surtout après deux ans de pandémie. L’employeur est tenu de protéger la sécurité physique et mentale des salariés et de prévenir les risques psycho-sociaux. Tout manquement à l’obligation de résultat caractérise une faute inexcusable inscrite dans le Code du travail. Parce que le harcèlement peut mener à l’enterrement. *Ayez une belle mort