Les hôtels hospitaliers sont des hébergements temporaires non médicalisés. Expérimentés depuis 2017, le dispositif s’adresse aux personnes domiciliées à plus d’une heure de l’établissement où ils sont soignés, et dont l’état de santé ne nécessite pas de surveillance continue. Les femmes enceintes résidant à plus de 45 minutes en voiture d’un établissement obstétrique peuvent, sur prescription, passer les cinq dernières nuits de leur grossesse dans ce genre de structure. Pratique ! Pendant ce temps, pas de tâche ménagère, pas de môme dans les jambes. Repos dans une chambre d’hôtel avec vue sur la maternité. Le député Véran avait proposé cette mesure dans le cadre du Projet de Loi de Financement de Sécurité Sociale en 2015. Le ministre Véran en a fait la mesure 17 du Ségur de la santé. Comme quoi il a de la suite dans les idées. « Plus de souplesse pour les soignants, plus de confort pour les patients ». Un slogan derrière lequel se cache une optimisation des plannings d’occupation des lits et une délégation de la prestation hébergement. 80€ la nuitée contre 1500€ en moyenne pour une journée complète d’hospitalisation, ça c’est de la souplesse ! Et des économies substantielles pour la Sécu, qui finance la prise en charge. Vous devez faire une chimio et vous habitez loin ? Votre domicile est « temporairement inadapté » ? Pas de problème. Venez la veille, vous serez sur place. On vous proposera peut-être de dormir une nuit supplémentaire à l’hôtel, au cas où… Au cas où quoi, d’ailleurs ? Puisque le personnel hospitalier n’intervient pas. En cas d’urgence, vous chercherez le médecin généraliste de garde. C’est le libéral qui gérera le service après-vente, et allégera le budget de l’hôpital. Malin, non ? Les établissements peuvent conventionner avec un tiers : autre établissement de santé public ou privé, structure associative ou prestataire hôtelier. Seren’city, marque du groupe Seclem GGL Santé, se veut un partenaire innovant. « Architecture intérieure fonctionnelle et rassurante, décoration apaisante, mobilier adapté, cuisinette privative, commerces en rez-de-chaussée ». Tout a été pensé dans ses moindres détails. À l’hospitel,on est aux petits soins.
La chronique santé du Dr Lydie Lymer À plus, dans l’bus !
