La convention citoyenne se prononce en faveur de l’aide active à mourir

par Lydie LYMER
Publié le 21 avril 2023 à 17:07

Selon l’association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), il se pratiquerait entre 2 000 et 4 000 euthanasies illégales en France chaque année. À Lille, les membres de l’ADMD accompagnent des patients dans leurs démarches pour bénéficier d’une euthanasie en Belgique. Le cadre légal belge impose l’avis de deux praticiens distincts, et un délai de rétractation. Bruxelles a dépénalisé la pratique depuis 2002 sans pour autant provoquer une explosion de demandes. Mais de plus en plus de médecins belges refusent de prendre en charge des ressortissants français. En France, la loi Claeys-Leonetti de 2016 autorise la sédation profonde et continue jusqu’au décès, en phase terminale. La sédation profonde consiste en l’administration d’un traitement médicamenteux qui diminue la vigilance pouvant aller jusqu’à la perte de conscience. Jusqu’au dernier souffle. C’est toute la nuance de la loi Claeys-Leonetti. La sédation ne provoque pas la mort immédiatement, mais y conduit. La convention citoyenne sur la fin de vie s’est prononcée fin mars en faveur de l’aide active à mourir. Depuis, des manifestations se déroulent à l’initiative du collectif « soulager mais pas tuer ». Il ne s’agit pourtant pas de prononcer et d’exécuter une sentence. Il s’agirait d’un nouveau droit, comme il y a eu le droit à l’avortement. Un dispositif à définir strictement pour répondre aux demandes éclairées des patients en soins palliatifs. Chaque patient porte une histoire personnelle. Pour certains, la souffrance psychologique est inapaisable. D’autres considèrent leur corps comme une prison dont ils souhaitent s’échapper. Pourquoi refuse-t-on à une personne qui se sait condamnée de disposer de son libre arbitre et de choisir le moment de sa mort ? Chacun devrait avoir le droit de disposer de son corps plutôt que de subir la fin de sa vie ou de la consacrer à un voyage vers un pays frontalier qui autorise l’aide à mourir.