La grande illusion

par Lydie LYMER
Publié le 10 décembre 2021 à 11:21

Le gouvernement ayant chanté tout février qu’il était inutile de sortir masqué se retrouva fort dépourvu lorsque la bise du Covid fut venue. Soudain, nous étions en guerre. Emmanuel Macron, commandant des armées, envoyait des soignants désarmés en première ligne. Ils alertaient pourtant depuis des années sur le manque de moyens matériels et humains qui ne permettaient pas de garantir la qualité, la sécurité et la permanence des soins. Changeant régulièrement son fusil d’épaule, la Direction Générale de la Santé (DGS) bombardait les médecins de directives contradictoires. Devant des stratégies incompréhensibles, les professionnels se sont auto-organisés. On les a applaudis, ces héros en blouse blanche, on les a décorés, on leur a dédié une cérémonie nationale. Avant de les mépriser comme des garde-chiourmes lors d’un Ségur d’où ils sont sortis abattus. Mais aujourd’hui, Olivier Véran sonne la mobilisation générale et appelle à lui « les hussards blancs de la République » ! Le message « DGS-urgent » du 17 novembre suscite une nouvelle vague d’indignation. Le texte expose « les recommandations relatives à l’anticipation » de manière à « maintenir une offre de soins complète » face à la 5e vague. Le Covid permet de justifier la réquisition de personnes faisant fonction de soignants, de l’étudiant au retraité, à renfort de mesures incitatives (financières) pour les plus âgés et coercitives pour les plus jeunes. Le texte ne précise pas s’il est prévu de réquisitionner ceux qui ont démissionné, ceux qui sont en arrêt maladie pour burn-out, ou qui ont changé de profession, ni ceux qui ont été suspendus pour non-respect de l’obligation vaccinale. Alors que le gouvernement a démontré son incompétence dans la gestion de la crise sanitaire et l’approvisionnement en matériel de protection, en traitements, puis en vaccins, ce simulacre d’anticipation ne dupe personne. La vérité est que l’hôpital public est à poil et qu’on n’a plus rien à lui mettre sur le dos pour l’hiver.