Le poids de la malbouffe

par Lydie LYMER
Publié le 3 mars 2023 à 15:49

Le Journal of Clinical Medicines a publié en février les résultats d’une étude concernant l’obésité. Le nombre de jeunes obèses a quadruplé en vingt ans. Un Français sur deux est en surpoids. L’obésité augmente le risque de maladies cardio-vasculaires, de diabète, de troubles musculo-squelettiques, de cancers. L’impact économique et social est considérable. Le manque d’activité physique est pointé du doigt. Mais la vie moderne conduit à la sédentarité. Aujourd’hui, on peut travailler de chez soi, surfer, et commander depuis son canapé des plats livrés à domicile. Devant la télé où s’enchaînent des pubs minutées pour susciter le désir au moment de l’accroche avec gros plan sur le produit ultra-transformé : burger, biscuit apéro, sucrerie. L’ingestion d’aliments riches en sucres et en graisses procurerait le plaisir, jusqu’à une forme d’addiction. Le terme de junk-food est apparu aux États-Unis en 1956. Plus glamour que « malbouffe ». Un repas junk-food est riche en calories, mais dépourvu de nutriments essentiels, comme les sels minéraux, les vitamines, les fibres, nécessaires au bon fonctionnement de l’organisme. Combien de sodas sont vendus, quand la marque qui les commercialise sponsorise une compétition sportive ? Même les fabricants de laits infantiles manipulent émotions et informations scientifiques dans une stratégie marketing. Les ventes de laits infantiles génèrent 55 milliards de dollars par an. Pourtant, selon les experts, « l’allaitement maternel est essentiel pour prévenir le triple fardeau de la malnutrition, des maladies infectieuses et de la mortalité, tout en réduisant les risques d’obésité et de maladies chroniques plus tard. » Vous avez déjà vu une pub pour promouvoir l’allaitement maternel, vous ? Moi, non. Alors qu’une hausse de 10 % sur les denrées alimentaires est probable dans les prochaines semaines, aller vanter les bienfaits d’un allaitement gratuit ? Allons donc !