L’ opération Wuambushu vise à expulser de Mayotte les migrants clandestins vers les Comores, dont la plupart sont issus. Mais les Comores ont refusé le débarquement des bateaux amenant les les personnes exilées. En réaction au blocage des expulsions, des collectifs citoyens mahorais ont empêché l’accès aux dispensaires de l’île où les soins sont moins chers qu’en libéral. C’est là où le bât blesse : l’accès aux soins pour les migrants, qui paient leur passage en dispensaire de 10 à 15€. Il provoquerait une vague de migration selon les collectifs mahorais qui dénoncent le non-alignement de leurs propres prestations et allocations sociales sur le territoire national. Alors, en répression, « vous bloquez, nous bloquons » le chemin des dispensaires. Qui accueillent gratuitement des Mahorais n’ayant pas de mutuelle. Soit un quart de la population à Mayotte. L’accès aux centres de santé a donc été refusé autant aux Comoriens qu’aux Mahorais. Une situation très mal vécue par la communauté soignante, dont 170 membres exerçant à Mayotte avait fait part de leurs « plus vives inquiétudes sur l’impact sanitaire » de l’opération Wuambushu dans une tribune collective début avril. En réponse aux blocages des dispensaires, des jeunes ont mené des actions punitives. Des caillassages des lieux de soins générant des dégradations matérielles. Et le déclenchement du plan blanc, le 12 mai, au centre hospitalier de Mamoudzou. Les collectifs lèvent le siège des centres de soins depuis la reprise des reconduites aux frontières, et les premiers coups de pelleteuse dans les bidonvilles lundi 22 mai. Mais dans ce contexte de violences, de nombreux soignants ont fait valoir leur droit de retrait. Si la santé est prise en otage dans un archipel, on peut s’attendre à une situation similaire sur le territoire métropolitain. On ne peut que s’inquiéter des débats autour des divers projets de loi sur l’immigration qui s’annoncent houleux.