Paris brûle-t-il ?

par Lydie LYMER
Publié le 1er mai 2023 à 14:46 Mise à jour le 28 avril 2023

En 2003, l’été est qualifié d’été « le plus chaud depuis 1950 ». Les températures record contraignent EDF à arroser le réacteur numéro un de la centrale nucléaire de Fessenheim. Le pays est asséché. Les élevages décimés. Et les services d’urgence débordés. La canicule de 2003 a tué 19000 personnes, particulièrement en Centre-Ouest et en Île-de-France. L’été 2022 a été marqué par trois épisodes de canicule, responsables d’un excès de 2816 décès, quand le Covid provoquait 894 décès sur la même période. Les fortes chaleurs mettent à rude épreuve le cœur et les reins. L’organisme met en place des systèmes de régulation par la transpiration et l’augmentation de la fréquence respiratoire. En résulte une déshydratation et une augmentation du pH sanguin, toxique pour le fonctionnement des organes internes. Les plus petits risquent le coup de chaleur. Mais ce n’est pas tout. Il existe une synergie entre température et effet des polluants. Canicule et chaleur transforment les polluants primaires en particules polluantes secondaires, plus fines et plus toxiques. Le rayonnement solaire accroît la production d’ozone, qui exacerbe les pathologies respiratoires et peut en provoquer même chez des personnes en bonne santé. L’usage de la climatisation dans les bâtiments et les véhicules est source de pollution additionnelle. Une étude publiée le 16 mars dans la revue The Lancet Planetary Health révèle que Paris serait la première ville d’Europe où l’on risque le plus de mourir de chaud. La mortalité due à la chaleur y serait multipliée par 1,6 en moyenne par rapport aux températures de confort. Face à ce problème de santé publique, les « engagements pour la croissance verte » visant à renforcer le partenariat entre l’État et les porteurs de projets privés sont loin d’être suffisants. D’ailleurs, n’est-ce pas à l’État qu’incombe l’aménagement de l’espace urbain dans le cadre d’une nécessaire transition écologique ?