Plus d’État d’AME

par Lydie LYMER
Publié le 7 avril 2023 à 12:44

L’aide médicale d’État (AME) est accordée aux étrangers en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois et dont les ressources sont inférieures au plafond de la couverture maladie universelle. Elle prévoit la prise en charge intégrale de leurs dépenses de santé. La sénatrice LR Françoise Dumont s’est félicitée de l’adoption de son amendement à la loi asile et immigration prévoyant la suppression de l’AME. Une mesure qui réjouira les partisans d’Éric Zemmour, selon qui l’hôpital était « assiégé » par les étrangers. L’AME sera remplacée par l’AMU. Avec un U, comme Urgence. On ne va quand même pas laisser crever les migrants sur notre territoire d’une septicémie ou d’une hémorragie après un accouchement dans un camp de réfugiés. Mais la décision de réserver les soins aux situations urgentes est-elle pertinente ? Parmi les maladies prédominantes chez les primo-arrivants culmine la tuberculose. Or, l’obligation vaccinale contre la tuberculose est suspendue en France depuis 2022. Pourquoi ce choix face à une maladie en recrudescence ? Personnellement, je n’ai toujours pas compris. Peut-être parce qu’on a imposé le port des masques. Les maladies liées à la précarité explosent, comme la gale. La diphtérie, éradiquée en Europe grâce à la vaccination. Et que les médecins ne connaissent plus. Ou la rougeole, très présente en Afrique. Et contre laquelle la vaccination a pris du retard en France : pendant deux ans, on ne n’est occupé que du Covid. La propagation de ces maladies a été observée à Calais, tout comme la prévalence des troubles psychiatriques chez des personnes victimes de violences dans leurs pays d’origine. Sans oublier le VIH, que plus d’un tiers des immigrés d’Afrique subsaharienne ont contracté sur le territoire français. Comment évolueront ces maladies si on ne les soigne pas ? Quelles nouvelles épidémies préparent nos sénateurs sans aucun état d’âme ?