Pour votre santé, refusez l’austérité !

par Lydie LYMER
Publié le 8 avril 2022 à 10:55 Mise à jour le 14 avril 2022

L’équilibre alimentaire est un des piliers d’une bonne santé. Mais quand je fais mes courses, je ne peux que constater que les gens mangent de plus en plus mal. Les caddies sont à moitié pleins. Il y a rarement des fruits ou des légumes, même surgelés. Les clients achètent des yaourts, mais de premier prix. Je vois s’empiler sur le tapis de caisse les paquets de jambon ou saucisses industrielles sous vide, de lardons et de fromage râpé qui annoncent le gratin de pâtes. Il y a quelques jours, j’achetais du fromage à la coupe. Derrière moi, un gamin de 10 ans s’exclamait avec la spontanéité propre aux enfants : « 23 euros le kilo de Saint-nectaire ? Mais c’est cher ! » La réplique du père est tombée comme un couperet : « Eh ouais, tchot. C’est pour ça qu’tu dois bien travailler à l’école. Sinon, des bons produits comme ça, quand tu seras grand ben t’en mangeras plus. » Petite, mes parents m’encourageaient à réussir à l’école pour devenir médecin. En 2022, on motive les enfants pour qu’ils puissent manger à leur faim autre chose que de la merde. Un sondage réalisé en 2019 par l’Institut Gece pour la société Faireparterie révèle que 80 % des parents pensent que leurs enfants vivront moins bien qu’eux. J’ai suivi des années une famille de quatre enfants. Le couple disposait de 50 euros par semaine pour les courses alimentaires. Ils savaient qu’il fallait « éviter de manger trop gras, trop salé, trop sucré ». Mais ils étaient tous obèses, malgré le programme national « nutrition santé » qui vise à réduire de 15 % la prévalence de l’obésité chez l’adulte et de 20 % chez l’enfant d’ici 2023. Les études montrent que les personnes à faibles revenus sont plus à risque de faire un infarctus et que le diabète est trois à quatre fois plus présent chez les populations en situation de précarité. Comment peut-on décemment recommander la consommation de « cinq fruits et légumes par jour » quand le patron de Lidl s’attend à une hausse de « 5 à 8 % du prix des denrées alimentaires » en France ? Les médias ont fait tout un fromage des déclarations de Fabien Roussel sur l’accès à tous à une alimentation de qualité. C’est pourtant un véritable enjeu de santé publique !