Sortir de la spirale : c’est vital (Revisite de Francis Cabrel)

par Lydie LYMER
Publié le 21 octobre 2022 à 15:47

D’abord la volonté politique de suivre une logique économique, Et soudain, une nouvelle trajectoire : on va déployer l’ambulatoire ! Et ce sont des lits qui s’évaporent. C’est que le début, d’accord, d’accord. Puis une vivisection méthodique engageant à terme le pronostic de l’ensemble de la masse salariale qui subit de plein fouet la casse sociale. Tu gardes l’espoir que ça s’améliore. Mais ça continue continue encore et encore. Après, l’austérité se déchaîne. Les heures s’allongent comme des semaines. Des effectifs en moins dans les équipes, pour faire toujours mieux, et encore plus vite. Et surtout remplir des points qualité pour que l’ARS autorise l’activité. Parce-que si on n’a pas d’accréditation, c’est simple : on n’aura pas de pognon ! Et on devra fermer la maison. Que deviendront les populations ? Le même jour que le jour d’avant. Les mêmes endroits, les mêmes patients. T’avances au milieu des brancards. Oui mais pour certains, c’est déjà trop tard. Tu sauves plus des vies, tu comptes les morts. C’est que le début, d’accord, d’accord. Et tout à coup tu deviens conscient, que t’as plus le temps de prendre soin des gens. C’est toujours le même film qui passe… Tu es tout seul face à tes angoisses, malgré toi tu deviens maltraitant. Jamais tu n’aurais imaginé en arriver à cette extrémité : la course à la rentabilité. Toujours le même film qui passe... Y’a des soignants qui touchent le fond, qui en arrivent à la dépression, qui viennent bosser le nœud au bide. Et parfois même qui se suicident. Où sont Bachelot et Véran ? Mais l’accès aux soins, c’est capital ! Il y a besoin d’argent pour l’hôpital ! Bien plus que dans les caisses de Total. Si le fric garde le monopole, si tes actions on ne les reconnaît pas, ce sont les dividendes qui s’envolent... Il faudrait sortir la santé des lois du marché ! L’État doit prendre ses responsabilités. Pas de profit sur l’Humanité ! Tu comptes les chances qu’il te restent. Tu regardes le sang sur ta veste. Tu ne vois plus le sens de ta mission. Tu préfères donner ta démission. Plus personne ne veut bosser ici. Faute de personnel, on ferme des lits...