L’article 2 du projet de loi de « veille et de sécurité sanitaire en matière de lutte contre la covid-19 » a animé les débats dans l’hémicycle. Le texte prévoyait la possibilité de mettre en place un passe sanitaire aux frontières pour les voyageurs « extra-hexagonaux ». Les frontières à géométrie variable ont bien arrêté le nuage de Tchernobyl, alors pourquoi pas les virus ? Le rejet de cette mesure en première lecture a suscité de vives réactions jusqu’à l’Élysée. Caricaturant des « scènes de liesse où s’applaudissaient mutuellement debout des députés des deux extrêmes », Olivier Véran a dénoncé une « fusion fraternelle » des oppositions. Manifestement, l’extrême droite dérange le clan Macron quand elle ne l’arrange pas. Deux membres du Rassemblement National ont quand-même été élus vice-présidents à l’Assemblée Nationale avec les voix de la majorité présidentielle. Pour François Braun, cette loi signerait pourtant « l’extinction du régime juridique de l’état d’urgence sanitaire » et du « passe sanitaire et vaccinal dans la vie quotidienne des Français ». Ah ouais ? Parce-qu’à ce jour, le passe sanitaire reste en vigueur dans les établissements de santé, tout comme le port du masque. Un pur plaisir en pleine canicule. Et derrière les masques, des nez pleins de Covid. Le protocole mis à jour en avril autorise un soignant positif à travailler dans le strict respect des gestes barrières s’il est asymptomatique et triplement vacciné. Mais faute d’effectifs, des professionnels sont « invités » à prendre leur poste par leur hiérarchie qui tente de les dissuader de réaliser un test PCR. Ben oui : sinon, l’Assurance Maladie qui est informée du résultat envoie un certificat d’isolement ! L’absurdité poussée à l’extrême. Pour l’administration, c’est pas mal non plus. Les salariés sont autorisés à travailler malades. J’ai récemment vu une hôtesse d’accueil symptomatique, ayant réalisé un test antigénique positif, faire signer le registre des mouvements à un couple venu rendre visite à un proche. Il serait très intéressant de savoir combien d’hexagonaux contaminés travaillent dans les établissements de santé où ils contribuent à propager l’épidémie.Alors on pourra situer le cordon sanitaire.
La chronique santé du Dr Lydie Lymer À plus, dans l’bus !
