Vous avez dit égalité des chances ?

par Lydie LYMER
Publié le 2 septembre 2022 à 15:15

Depuis 2005, l’école inclusive prévoit l’accueil des enfants porteurs de handicap intellectuel ou cognitif en milieu ordinaire ou en unités localisées d’inclusion scolaire (ULIS). En théorie, tout est réglé comme du papier à musique. Sauf qu’en pratique...Les Centres d’aide médico-sociale précoce censés dépister et suivre les problématiques des enfants de moins de 6 ans sont débordés. Ils manquent de professionnels : pédo-psychiatres, psy-chomotriciens, ergothérapeutes, orthophonistes. Le retard de prise en charge est un préjudice pour les enfants ayant des troubles du comportement ou des apprentissages. Dyslexie, dysorthographie, dyspraxie... Autant de syndromes « dys » susceptibles de représenter un handicap.

Malgré la pénurie, la Fédération nationale des orthophonistes n’a pas obtenu l’augmentation du nombre d’étudiants, et prévient que « le quota défini par le ministère de l’enseignement supérieur ne suffira pas pour faire face à la demande ». Obtenir un Accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH) relève du parcours du combattant. Le délai de traitement du dossier par la Maison départementale des personnes handicapées est long, tout comme l’obtention d’une aide humaine. Et selon Claire Hédon, défenseure des droits, « beaucoup de demandes d’AESH ne sont pas appliquées par les établissements scolaires » faute de moyens financiers et humains. 800€/ mois pour 24h/semaine. Une paille, non ? Les AESH sont souvent obligés de se former sur le terrain, alors «  qu’on ne prend pas en charge de la même manière un enfant autiste et un élève dys  ». L’UNAPEI [1]dénonce que près de 1430 enfants en situation de handicap ne seront pas scolarisés cette année. 2700 n’iront à l’école que 6 heures par semaine. La déscolarisation de l’enfant impacte l’organisation familiale et la vie professionnelle des parents démunis. À moins qu’il ne se tournent vers les écoles alternatives privées. L’accompagnement et les méthodes d’apprentissage adaptées aux spécificités de l’enfant, ça se paye, et ce n’est pas donné. Pap Ndiaye veut faire de l’ « excellence, l’égalité des chances et le bien être des élèves » la devise de la rentrée scolaire. Encore heureux !

Notes :

[1UNAPEI : Union Nationale des Associations de Parents d’Enfants Inadaptés.