Y a-t-il un pilote dans l’avion ?

par Lydie LYMER
Publié le 6 janvier 2023 à 10:01

Après l’abandon de la politique « zéro Covid », la hausse des cas de Covid en Chine inquiète l’Europe. Les autorités sanitaires chinoises n’ont pas signalé l’émergence de variants préoccupants. Depuis le 1er janvier, la France réalise des tests PCR de façon aléatoire sur les passagers en provenance de Chine. Pour François Braun, il s’agit d’« un contrôle plus scientifique, qui va nous permettre de suivre de façon extrêmement précise les différents variants ». D’autres mesures sont évoquées, comme l’analyse des eaux usées des avions. Mais est-il vraiment utile de traquer un virus qui s’est installé sur la planète ? Et depuis lundi, les laboratoires d’analyses ne remontent plus les résultats des tests Covid dans le portail dédié. Contestant les économies prévues dans le budget de la Sécurité sociale sur le secteur de la biologie, les syndicats envisagent « une nouvelle grève nationale sur plusieurs jours et l’arrêt total des actes Covid pour une durée indéterminée ». Difficile de suivre précisément la circulation de nouveaux variants sur le territoire dans ces conditions. Il faut aussi composer avec les ruptures de stock de médicaments. L’amoxicilline, et le paracétamol, dont la vente en ligne vient d’être interdite vu la pénurie. Depuis décembre, il est difficile de se procurer du doliprane en suspension pédiatrique. Embêtant, dans la triple épidémie de Covid, de grippe et de bronchiolite. Le paracétamol est importé de Chine. La crise énergétique due à la guerre en Ukraine a entraîné une pénurie d’emballages. De carton, d’abord, puis de verre, indispensable à la fabrication des flacons. L’usine prévue dans le cadre du plan France Relance pour relocaliser la chaîne de production de paracétamol ne sortira aucune boîte de doliprane avant 2026. Pékin juge les contrôles des voyageurs « inacceptables » et évoque de possibles « contre-mesures ». Derrière cette menace se pose la question de notre souveraineté sanitaire. Les États européens discutent actuellement d’une harmonisation de leurs pratiques. L’équation à résoudre est délicate. Où est la priorité ? Aux tests aléatoires ? À la négociation avec les biologistes ? Ou à une action commune pour apaiser les tensions internationales ?