Nous connaissons l’ennemi, c’est un totalitarisme qui se cache derrière un vocabulaire musulman. Ces terroristes sont des assassins qui n’ont de religieux que les slogans et dont les actes incarnent la trahison de tout ce qui est sacré, dont la vie humaine. (...) Cet ennemi, nous le vaincrons ensemble avec nos forces : en restant fidèles au pacte républicain et aux valeurs universelles portées par notre République laïque, indivisible, démocratique et sociale. (...) Ensemble, nous vaincrons l’obscurantisme.
Ces mots, ces phrases nous devons les lire et les partager. Ils émanent de la tribune écrite par notre compatriote Mohammed Moussaoui [1] après l’épouvantable assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire et de géographie au collège du Bois d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Ce crime s’ajoute à ceux perpétrés contre notre République ces dernières années. Ces actes criminels sont le produit non de la folie mais d’une idéologie qui nie un principe fondamental : l’égalité. Celle qui prévaut entre les humains, quels que soient leur origine sociale, leur sexe ou leur lieu de naissance, celle qui est inscrite aux frontons de notre République. Le principe d’égalité est issu de la France des Lumières. La patrie des droits humains et des valeurs universelles. Il nous rappelle aussi qu’avant d’appartenir à une communauté, les individus sont des êtres libres et qu’ils doivent être considérés et se vivre eux-mêmes comme tels. Nous appartenons à une nation, nous formons une nation non parce que nous sommes issus d’un même territoire, d’une même histoire, mais parce que nous acceptons les valeurs et les règles qui la façonnent. On est français dès lors qu’on adhère aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité signant notre République. Ces principes et leurs corollaires que sont la laïcité et la liberté de conscience et d’expression étaient la cible de l’assassin du collège du Bois d’Aulne et de ses instigateurs. Comme ils l’étaient dans les attentats antérieurs. Désormais, notre République est à l’épreuve des actes. Une lutte sans faille doit être menée contre tous les ennemis de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Elle sera d’autant plus efficace si elle s’exerce contre tout ce qui fait obstacle à l’existence réelle et concrète de ce triptyque fondateur de notre pacte républicain. L’égalité est une et indivisible, elle ne peut se limiter à de simples déclarations. La liberté de conscience et d’expression est affaiblie si l’on ne produit pas de l’égalité entre les hommes et les femmes. Si l’on ne donne pas à chaque enfant les moyens réels de bien apprendre et de se développer. Elle est imperceptible sans la juste rémunération du travail de chacun, sans l’espoir qu’on avance, pour soi et pour les siens, vers une vie meilleure dans une nature protégée. Les inégalités, comme la nuée, portent l’orage, aurait pu dire Jaurès. Elles sont le terreau des fanatismes religieux et des ennemis masqués de la démocratie républicaine, et notamment de l’extrême droite, qui exploite la sidération provoquée par l’attentat de Conflans pour apeurer, diviser et semer la haine. Alors, il est urgent de cesser de sacrifier les valeurs d’égalité et de justice sociale aux autres idoles, celles du marché. Il y va de notre avenir commun.
