Face aux mensonges et à la violence d’État, une union nouvelle...

par ANDRE CICCODICOLA
Publié le 8 novembre 2019 à 08:47

« La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année 2017, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus. C’est une question de dignité, c’est une question d’humanité », avait lancé, le 27 juillet 2017, le président de la République fraîchement élu.

Le 29 octobre 2019 à Montreuil dans la région parisienne, deux jours avant la trêve hivernale des expulsions, le même Emmanuel Macron, par l’intermédiaire du préfet de la Seine-Saint-Denis, a fait déployer les forces de police pour expulser et jeter à la rue plusieurs dizaines de travailleurs migrants sans papiers des locaux de l’AFPA pourtant en déshérence depuis trois ans. Ils y avaient été mis à l’abri par Patrice Bessac, maire communiste de cette ville de 100 000 habitants. Un séjour dans le foyer taudis Bara où « vivaient » ces travailleurs, avait convaincu l’élu de son insalubrité, de sa dangerosité, de son inhumanité.

Il avait décrété sa fermeture et installé illégalement mais légitimement les résidents dans ces locaux inoccupés de l’État. Il faut savoir que la destruction de ce foyer de travailleurs et sa reconstruction avaient été promises contractuellement en 2013 par la ministre du Logement de l’époque. La réception du nouveau foyer était prévue pour 2018. À cette date, rien n’avait été fait.

En 2018, 36 000 personnes ont été victimes d’expulsions locatives : un triste record dénoncé par la Fondation Abbé Pierre. De son côté, le médiateur national de l’énergie craint qu’en 2019 « le nombre d’interventions pour impayés, coupures ou réductions de puissance d’électricité, dépasse les 572 440 réalisées en 2018 ».

Les usagers n’arrivent plus à suivre le rythme régulier et infernal des hausses tarifaires. En juin dernier, les tarifs réglementés ont encore augmenté de 5,9 % pour les ajuster sur ceux des fournisseurs privés soutenus par Macron et les siens. À la veille de l’hiver, sept millions de ménages sont désormais considérés comme étant en situation de précarité énergétique.

Mal logement, vie trop chère, mal vie... Pour répondre aux problèmes sociaux qui gangrènent notre société et rendent la vie souvent insupportable, Macron a choisi concrètement de recourir à la coercition et à la violence d’État.

« "S’unir, plus que jamais s’unir, pour donner à la France d’autres espoirs " , c’est le vœu qu’Ambroise Croizat [le père de la Sécurité sociale] avait lancé en 1934, mais il résonne au présent » rappelle François Ruffin dans un entretien accordé au journal Le Monde. Il appelle de ses vœux une alliance entre « les Rouges et les Verts » . Il a raison, mais pourquoi la limiter ? Toutes celles et tous ceux qui désirent une meilleure vie, doivent pouvoir se retrouver au sein d’une nouvelle union salvatrice. Le mouvement social du 5 décembre et les prochaines élections municipales sont deux bonnes occasions de la mettre en œuvre et en marche.