Ils nous ont tout fait... carton rouge !

par ANDRE CICCODICOLA
Publié le 13 mars 2020 à 11:33

« ll y a injustice sociale entre ceux qui travaillent dur pour peu et ceux qui ne travaillent pas et reçoivent l’argent public. » Qui, selon vous, a commis cette phrase ? François Fillon, l’ancien Premier ministre dont le parquet financier réclame la condamnation à 5 ans de prison et 10 ans d’inéligibilité, notamment, pour avoir salarié son épouse sans contrepartie, c’est-à-dire sans travail réel, au titre d’attachée parlementaire. Un emploi fictif qui a couté 1 081 219, 51 euros aux contribuables et que l’Assemblée nationale lui réclame.

Abus de pouvoir et abus de confiance. Car le candidat Fillon avait fait de la probité son cheval de bataille, attaquant sans relâche ceux qui, à ses yeux, profitent de budgets sociaux. Pourtant, avant que les masques ne tombent, il osait encore déclarer « la politique ça ne sert pas à se servir mais à améliorer le quotidien des Français » . Le mensonge fait partie de la panoplie de la caste qui gouverne. Et elle le revendique. Sibeth Ndiaye secrétaire d’État et porte parole du gouvernement déclarait à l’hebdomadaire l’Express en juillet 2017 : « J’assume parfaitement de mentir pour protéger le président. »

Comme si le mensonge et la profitation ne suffisaient pas, ces gens-là se font aussi les apôtres de l’enrichissement personnel en toutes circonstances. Ainsi Agnès Pannier- Runacher, sous-ministre de l’Économie et des Finances, voit-elle dans l’épisode inquiétant du Coronavirus une bonne occasion de faire de l’argent. Interrogée sur CNEWS sur la chute des cours en Bourse, conséquence du virus, elle invitait les boursicoteurs à acheter des actions, précisant : « c’est le moment de faire de bonnes affaires en Bourse aujourd’hui. » Faut-il rappeler qu’avant d’exercer des fonctions ministérielles, l’impétrante issue de l’ENA pantouflait dans le privé moyennant des salaires rarement inférieurs à 500 000 euros ? De quoi faire quelques placements.

Les gouvernants, le monde de la finance et certains capitaines d’industrie sortent du sérail. Cela nous permet de comprendre qu’ils épousent les mêmes comportements. Quand General Electric France annonce en mai 2018 la suppression de 1 050 emplois sur l’ancien site Alstom de Belfort, alors même que le groupe avait formulé la promesse de créer 1 000 emplois en rachetant Alstom énergie en 2014 avec la bénédiction de Macron alors ministre de l’Économie et des Finances, elle pratique le mensonge. Que dire de Macron, encore lui, qui déclarait, le 2 mars 2017, « je ne proposerai pas de modifier pendant le quinquennat à venir l’âge de départ à la retraite ».

On pourrait multiplier les exemples. Manifestement, notre Révolution de 1789 a besoin d’être reboostée. En attendant, l’occasion nous est donnée dimanche d’adresser un carton rouge à cette caste, de l’empêcher d’entrer dans les conseils municipaux en votant pour celles et ceux qui mettent l’égalité, le respect d’autrui, la droiture, le sens du bien commun et l’union au cœur de leur projet municipal.