La promesse et le bulletin de vote

par ANDRE CICCODICOLA
Publié le 26 juin 2020 à 10:00

Pour le monde du travail, celui de « l’Après » n’est qu’une succession de mauvaises nouvelles. La dernière en date : l’élargissement du travail dominical. Elle concerne le commerce et la distribution, mais pas seulement. Tous les secteurs sont visés. Cet « élargissement » est une des obsessions présidentielles. Elle figurait déjà dans la loi Macron de 2015 quand il était le ministre de l’Économie et des Finances de Manuel Valls, alors Premier ministre, et avant de se reconvertir dans la chasse aux milliardaires à collier de perles. Mis partiellement au rancart par le président de l’époque, certains contenus de cette loi nous reviennent sous l’intitulé « travailler et produire davantage », largement servi par le président lors des ses one-man-shows télévisés.De la même manière, le travail de nuit, étendu aux femmes pour cause d’égalité - élémentaire mon cher Watson - pourrait être rapidement débridé.

Sa banalisation s’accompagnerait d’une baisse des primes et obligations lui étant encore attachées. De plus en plus, le coronavirus, qui a fait des ravages au sein des populations les plus démunies, est un effet d’aubaine pour le monde des affaires. Si des centaines de petites et moyennes entreprise qui vivaient antérieurement sur une corde raide sont les victimes économiques du confinement, d’autres, parmi lesquelles des majors, s’en donnent à cœur joie pour « ajuster » leurs effectifs. C’est le cas de Nokia.L’équipementier finlandais qui a engrangé plus de 7 millions de bénéfices en 2019, prévoit de supprimer 1 233 postes au sein de sa filiale Alcatel- Lucent en France, soit un tiers des effectifs. Or, en 2015, lors du rachat de cette dernière, Nokia s’était s’engagé auprès du ministre Macron à préserver les emplois. Son PDG France, Thierry Boisnon, annonçait même son développement : « La France restera un pôle de R&D (recherche et développement) déterminant au sein de Nokia, principalement autour du développement des technologies 5G et de la transmission par faisceaux hertziens, ainsi que dans la recherche avancée avec Bell Labs, dont l’Internet des objets et la nouvelle génération de solutions de transport. [...] Nous comptons également continuer à jouer un rôle actif dans l’écosystème numérique français. » Pschitt... tous ces engagements sont partis en fumée, tant il est vrai dans le monde de Macron que les promesses n’engagent que ceux qui les croient.

À celles et ceux qui sont las de ces mensonges à répétition, du pillage systématique auxquelles les populations sont soumises au nom du profit maximum, nous ne saurions que trop recommander de voter dimanche prochain à l’occasion des élections municipales ! Voter et faire voter son entourage pour mettre en échec les partisans d’un libéralisme dévastateur qui veulent réduire les conseils municipaux en centres de gestion d’une politique décidée à l’insu des citoyens. Voter aussi pour battre l’extrême droite cachée derrière la fausse identité de Rassemblement national et qui entend faire son lit du désespoir, du désenchantement ou de la lassitude du peuple. Mais qui, une fois au pouvoir, fera ce qu’elle a toujours fait, comme en témoigne Bolsonaro au Brésil : casser ce qui reste de droits sociaux, fusse au prix des libertés démocratiques, provoquer le chaos et se vautrer dans les affaires financières.Le bulletin de vote peut être la promesse du changement dès lors qu’il sera destiné à celles et ceux pour lesquels l’égalité, le bien commun, le respect des engagements et la participation réelle des citoyens à la vie communale ne sont pas des promesses éphémères mais une volonté politique.