En déclarant que la scolarisation des enfants handicapés dans le cursus classique était un problème pour eux-mêmes car « ils sont complètement dépassés par les autres », Éric Zemmour a provoqué un tollé. Les réactions sont venues de toutes parts, notamment des parents d’enfants handicapés et des enseignants. De longue date, la preuve est faite que l’inclusion, notamment au sein des classes ULIS [1] , est un facteur extrêmement positif pour l’enfant handicapé. Loin de le décourager, elle le stimule. Surtout, elle fait de lui un être égal aux autres. Quant aux enseignants, ils soulignent que l’intégration des enfants handicapés est un facteur tout aussi positif pour les autres élèves, qui cultivent ainsi l’acceptation de l’autre, vécu pour ce qu’il fait et non plus pour ce qu’il peut être physiquement. Et si le bât blesse du côté des écoles, cela tient au manque cruel de moyens. Les associations de parents, les personnels dédiés et le corps enseignant, pointant qu’ils ne sont pas à la mesure de l’enjeu, n’ont de cesse d’en réclamer. Qu’on ne s’y trompe pas.Nulle maladresse ou impair dans les propos d’Éric Zemmour, mais l’expression d’une idéologie basée sur le refus de la différence, sur la discrimination. Une idéologie qui tend notamment à stigmatiser l’étranger, à refuser et à isoler l’enfant handicapé, à tenir les femmes en situation d’infériorité... Une idéologie, un spectre dont on sait les drames et les ravages qu’elle génère quand elle est au pouvoir.
Zemmour, le spectre...
Publié le 28 janvier 2022 à 10:23
Notes :
[1] ULIS : unités localisées pour l’inclusion scolaire.