Allo La Poste, mais allo quoi !

par Philippe Allienne
Publié le 17 mai 2019 à 11:59

C’est l’histoire d’un usager de La Poste... Non, erreur. C’est l’histoire d’un client de La Poste qui voulait solliciter le remboursement de frais médicaux par la Caisse primaire d’assurance maladie de Lille-Douai. En usager-client normalement constitué mais pas naïf, il glisse dans une enveloppe son formulaire avec l’ordonnance justificative.

Il écrit l’adresse de la CPAM sur l’enveloppe et l’envoie en lettre suivie. Sait-on jamais. Après tout, le remboursement sollicité portait sur une dépense de 130 euros. Il avait raison de prendre garde, le client pas usagé. La lettre n’est suivie par personne et fait la poste buissonnière. Dans la nature, l’enveloppe et son contenu ! C’est La Poste elle-même qui le dit : « courrier non parvenu ». C’est à cela qu’il sert le mode « suivi ». A savoir qu’une missive parvient - ou ne parvient pas - à destination.

Qu’à cela ne tienne, le client récidive et fait parvenir une seconde lettre suivie. Et il apprendra qu’elle a bien été enregistrée en bonne et due forme, scannée au départ mais... sans parvenir à destination.A partir de là, il y a quelque agacement dans l’air et l’usager sent l’échine frissonner et le poil se dresser. Déjà, pour la première lettre, il avait appelé et longuement attendu que le 3631 lui réponde. Il avait reçu un courriel spécial l’informant qu’il recevrait un « un bon de dédommagement » pour « un Prêt-à-Poster ». Mais lui aussi semble avoir pris la tangente.

Heureusement, La Poste ne perd pas le Nord et lui envoie, bien des semaines après le signalement de la perte de la lettre initiale un courrier qui lui indique :« Si la situation rencontrée n’a depuis lors pas évolué favorablement », il faut s’adresser au... 3631 ! Retour à la case départ et au numéro magique ! Sauf qu’entre-temps, il avait demandé un duplicata d’ordonnance et l’avait envoyé à nouveau en courrier suivi. Vous suivez j’espère ? C’était indiqué plus haut !

Alors, comme il a maintenant l’habitude,il envoie le second courrier qui, on vous l’a dit, ne parvient nulle part. C’est pour cela que La Poste lui conseille d’appeler un numéro spécial pour sa réclamation :le 3631. C’est pourtant simple, non ? D’ailleurs, il fait ce qu’on lui dit le client dont on use et abuse. Et là, le 3631 lui répond :« Par suite d’un trop grand nombre d’appels il n’est pas possible de répondre à votre demande ».

A ce jour, notre « client » serait victime d’une dépression de type kafkaïen à tendance nerveuse. Il implore chaque jour le retour des services public en faisant le tour des bureaux de poste de la métropole. Il nous l’a envoyé dire par le facteur.