C’est un joli mot : « communiste »

par Philippe Allienne
Publié le 28 août 2020 à 09:48

À l’heure de l’université d’été du Parti communiste français, à Malo-les-Bains, ce 29 août, il est un poète qu’il faudrait relire.

Il n’est pas au programme de cette journée, mais ses vers riment parfaitement avec les propos qui seront tenus. Nâzim Hikmet avait écrit : « Je suis communiste. / Parce que je ne vois pas une meilleure économie au monde que le communisme. / Je suis communiste. / Parce que je souffre de voir les gens souffrir. / Je suis communiste. / Parce que je crois en l’utopie d’une société juste. / Je suis communiste. / Parce que chacun doit avoir ce dont il a besoin et donner ce qu’il peut. / Je suis communiste. / Parce que je pense que le bonheur est la solidarité humaine. / Je suis communiste. / Parce que je pense que toutes les personnes ont droit au logement, à la santé, à l’éducation, à l’emploi décent, à la retraite. (...) »

Bien longtemps après, les communistes réaffirment qu’il est grand temps de rompre avec le système capitaliste. C’est fou ce que cette sorte de système, dans lequel Emmanuel Macron tente, insidieusement, d’enfermer la société, a de pernicieux et de fragilité à la fois. Cadre trop poli, tête bien faite dans un corps sain, il découragerait tout un peuple de se révolter. Sauf que la pandémie est arrivée et a contrarié ses plans.Avant la pandémie, le peuple avait réappris à se lever pour refuser que l’on casse son système de protection sociale, son système de retraite, ses services publics, etc. Mais le macronisme manœuvrait sournoisement pour gagner, sinon à l’usure, au moins à coups d’article 49.3. Le confinement a forcé les manifestants à rentrer chez eux. Et ils ont eu le temps. Le temps d’entendre la langue fourchue de leur président qui promettait des jours meilleurs aux personnels soignants, aux pompiers, aux premiers de corvée...

Une fois le confinement terminé, le danger de la Covid est toujours là, mais le monde d’après ressemble furieusement au monde d’avant. La crise sanitaire se triple d’une crise économique et d’une crise sociale que l’on nous promet effroyable. Parce que rien ne change. Alors oui, il est temps de rompre avec la logique du système capitaliste, il est temps que le peuple, les citoyens se mêlent de cet argent public, le leur, que l’on verse par milliards à des entreprises qui n’hésiteront pas à licencier le moment voulu par eux.C’est bien tout le sens d’être communiste aujourd’hui. Refuser un système qui broie les gens, refuser de laisser souffrir les autres, développer la solidarité humaine. Ce passage ne sonne pas la fin des utopies, il ne sonne pas la fin de l’utopie d’une société juste. Il peut permettre au contraire de lui redonner des couleurs.