On devine,on sait déjà, qui sera le premier puni. Ce sera le peuple, un mot qui semble peut-être trop impudique pour faire consensus au sein des médias. On sait aussi que deux polémiques au moins seront retenues dans l’histoire de ce passage. La première porte sur le triste épisode des masques. La seconde porte sur la réouverture de l’école. Et là, on touche le scandale de très, très près. Parce que, d’abord, on se noie dans l’incompréhension (manière plus ou moins élégante d’écrire que le gouvernement, et les sphères du pouvoir en général, nous prennent pour des buses, des attardés,des cons).
Tout le monde a compris que la réouverture des écoles maternelles et élémentaires est guidée d’abord et avant tout par un besoin de reprise économique. La direction de ce pays pense aux parents qui doivent absolument retourner au turbin. Elle pense aux enfants avec une légèreté particulièrement inqualifiable.Passons, là encore, sur les propos de ce ministre hors-sol lorsqu’il estime bien plus dangereux pour les enfants de rester chez eux que de reprendre le chemin de l’école.
Préserver l’École de la République
Le problème de cette gestion gouvernementale de la crise est qu’elle rejette la responsabilité de la reprise ou non de l’école sur les parents, sur les directeurs et directrices d’écoles, sur les maires. C’est-à-dire sur celles et ceux qui s’investissent le plus tout au long de l’année dans, qui plus est, un cadre républicain. Et c’est là, précisément, que la supercherie de nos dirigeants éclate au grand jour. Ce gouvernement a oublié la République ! La réouverture de nos écoles ne peut se faire sur la base du volontariat des parents ou sur la décision d’un maire qui fait avec les moyens dont il dispose. Ou alors, on va vers une logique inégalitaire, voire même vers une logique de classes. Parce que l’on sait déjà que ce ne sont pas les familles les plus nécessiteuses qui vont profiter de ce « système ».
Parce que, aussi, ce n’est pas en faisant appel à la responsabilité des uns et des autres, au lieu de travailler avec eux et de les soutenir, que l’on peut gérer cette rentrée. Il aurait fallu prendre le temps de préparer la réouverture de toutes les écoles, sur l’ensemble du territoire pour, justement, préserver l’École de la République, celle de l’égalité, celle qui inscrit encore sur ses frontons les mots « Liberté, Égalité, Fraternité ». Rouvrir pour tout le monde, dans un cadre égalitaire et sécurisé. C’est cela qu’il fallait faire. C’est un objectif encore possible pour septembre,même si des dégâts importants auront été causés. Ou alors, le président et le gouvernement devront se retirer.