Le palmarès du Point reconnaît aussi l’excellence de l’établissement régional dans de nombreuses autres spécialités comme la chirurgie cardiaque ou des artères, la prise en charge des AVC, du diabète, de la sclérose en plaque, les urgences traumatologiques et traumatismes crâniens, le traitement des tumeurs du cerveau et des cancers du foie et du pancréas, etc. La liste est très longue et témoigne de la qualité des soins pratiqués par des hommes et des femmes eux aussi de très grande qualité.
Le Point a fondé son enquête sur 1 400 hôpitaux et cliniques qu’il a interrogés sur 79 disciplines médicales et chirurgicales. Sa méthodologie n’emprunte pas aux méthodes scientifiques utilisées par les CHU, mais tout de même ! De nombreux autres établissements de la région se retrouvent bien loin dans le classement, voire pas du tout. Là, on sourit moins.
C’est que, en effet, la santé ne se porte pas si bien que cela dans le pays et les territoires ne sont pas égaux. Alors que nous disposons d’excellents praticiens, on sait que la logique libérale en œuvre depuis les années 80 va à l’encontre des intérêts du patient. Cette logique est actuellement en plein développement.
Ce n’est pas un hasard si l’un des meilleurs centre hospitalier français a vu son service des urgences rejoindre le mouvement de grève cet été. Le manque de moyens, la suppression de lits, la souffrance au travail dégradent de plus en ce qui fait l’entrée principale d’un hôpital.
« La volonté gouvernementale est de tuer l’hôpital public », exprimaient les grévistes de Lille ou d’ailleurs.
Dès lors, le Palmarès établi par Le Point en sort quelque peu écorné. A quoi sert d’avoir les meilleures spécialistes si on ne gère pas l’avenir de la santé avec une vision humaine ? Ce ne sont pas les problèmes liés à la pénurie de médicaments qui effaceront cette question. Cette pénurie, organisée on le sait par les gros laboratoires et les géants de l’industrie pharmaceutique, est une insulte à la qualité des soins et à la déontologie des chirurgiens et autres spécialistes.
Quel plus grand scandale que de renvoyer chez lui un patient souffrant d’un cancer parce que l’on ne dispose plus des produits nécessaires à sa chimiothérapie ?
Oui, la santé est en danger, oui les urgences sont menacées, oui les patients ne sont pas pris en charge comme il le faudrait. La faute à la logique du profit, des groupements hospitaliers, de l’égoïsme des marchands.
La faute à un pouvoir qui, faute de savoir ou vouloir rouler dans le bon sens, celui de l’intérêt public, encourage ceux qui détruisent un système qui a fait ses preuves.
